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22 confessions franches de personnes qui s'automutilent

«Pour moi, il s'agissait d'avoir le contrôle. Sur ma vie, mon corps, mes émotions.»

L'envie de s'automutiler n'est pas quelque chose de rare, mais, étant donné que les personnes qui le font n'en parlent pas, il est difficile pour l'entourage d'en prendre conscience et de comprendre les raisons.

Pour aider à mieux comprendre l'automutilation, nous avons demandé à la communauté BuzzFeed ce qu'elle souhaiterait dire aux gens et quels préjugés elle souhaiterait combattre.

Au fait : ce n'est pas parce que l'automutilation est courante qu'elle doit être prise à la légère. Si l'envie vous vient de vous faire mal ou si vous avez des pensées suicidaires, vous pouvez contacter SOS Suicide Phénix, 7j/7 de 12 heures à minuit au 01 40 44 46 45 (prix d'un appel local), ou bien Suicide écoute, 24h/24, 7j/7 au 01 45 39 40 00 (prix d'un appel local).

1. Généralement, l'automutilation n'est pas une chose que les gens font simplement pour attirer l'attention.

«J'aimerais que les gens sachent que ce n'est pas pour attirer l'attention ou parce qu'on est sur les nerfs. J'ai commencé à m'automutiler lorsque j'étais adolescent pour me punir moi-même. Ce n'était jamais pour attirer l'attention ou inspirer de la pitié. C'était une chose intime que je faisais parce que je souffrais tellement de douleurs psychiques que je ne savais pas comment l'exprimer autrement.»

—Jen, 22 ans

2. Mais parfois, les gens le font aussi dans l'espoir d'être remarqués.

«C'était un appel au secours, la seule façon à mon avis de me faire réellement remarquer. Beaucoup de gens espèrent ainsi que quelqu'un voit leur douleur et leur apporte l'aide dont ils ont besoin.»

—Autumn, 19 ans

3. L'automutilation ne concerne pas seulement le fait de se couper, mais toute forme de blessure que l'on se fait délibérément.

«Se couper est le type d'automutilation le plus connu, mais il y a plusieurs façons de se blesser. Certaines laissent une trace et d'autres non, mais elles sont toutes des formes légitimes et graves d'automutilation.»

—Todd, 16 ans

4. C'est un mécanisme permettant d'affronter les diverses expériences de souffrance mentale, de traumatisme et d'abus, et pas seulement la dépression.

«J'ai l'impression que les médias présentent l'automutilation comme le symptôme de la dépression. C'est valable pour certaines personnes qui s'automutilent, mais il est important de se rappeler que les gens s'automutilent aussi pour d'autres raisons.»

—Kate, 27 ans

5. Et cela ne signifie pas forcément qu'une personne est suicidaire, bien que ce puisse être le cas.

«L'automutilation est classée par les psychologues dans la catégorie NSSI, ou automutilation non suicidaire. Cela signifie que l'automutilation, par définition, n'est pas faite dans le but de se donner la mort. Une personne suicidaire peut s'automutiler au lieu de tenter de se suicider, ou conjointement avec une tentative de suicide, ou avant de recourir au suicide, mais l'automutilation en soi n'est pas une tentative de suicide.»

—Brittany, 19 ans

6. Il peut s'agir de créer une douleur que la personne peut contrôler.

7. Ou de sentir quelque chose de physique lorsqu'on ne ressent plus rien.

«Il arrive un moment où tout ce que vous avez déjà vécu s'accumule jusqu'à un point où vous ne sentez plus rien. Vient alors l'idée malsaine que la seule façon de sentir quelque chose est de se blesser.»

—Summer, 17 ans

8. Pour certaines personnes, l'automutilation offre un soulagement éphémère lorsque qu'elles sont accablées par leurs sentiments.

«Personnellement, je me coupais quand j'avais TROP de sentiments. Qu'il s'agisse de tristesse ou de frustration, d'anxiété ou de dégoût de soi. C'était une façon de calmer tout dans ma tête et de me concentrer sur une chose.»

—Kate, 27 ans

9. Pour d'autres personnes, c'est une façon de matérialiser la douleur émotionnelle qui les accable.

«Les personnes qui s'automutilent utilisent généralement la douleur physique qui accompagne le rituel de leur choix comme moyen de VOIR physiquement leur peine. Cela rendait toujours mes douleurs émotionnelles plus supportables parce que le fait de voir le sang me permettait de ressentir concrètement ma souffrance morale.»

—LadyRed, 27 ans

10. Ce n'est pas seulement une pratique d'adolescent ; beaucoup d'adultes s'automutilent.

11. Et on n'est jamais «trop jeune» pour être amené-e à en avoir envie.

«J'ai été hospitalisée pour automutilation et tentative de suicide quand j'avais seulement 12 ans. J'étais la personne la plus jeune. Même d'autres patients, de 13 à 17 ans, me disaient : "Tu es trop jeune pour ça !" Pas vraiment. L'envie de s'automutiler peut se présenter à tout moment, et j'aimerais que les gens le sachent. La dépression et l'anxiété peuvent survenir à tout âge. Personne n'est trop jeune pour voir sa vie en être affectée.»

—Lili, 14 ans

12. En fait, il n'y a pas un type unique de personnes qui s'automutilent, et vous connaissez probablement quelqu'un qui le fait.

«Je pense qu'il y a cette idée fausse selon laquelle les personnes qui s'automutilent sont très gothiques, ou sont fascinés par le sang ou le carnage. Mais nous avons une apparence plutôt normale, avec des boulots normaux et tous les types de goûts et d'opinions. Nous ressemblons probablement à votre voisin-e, votre collègue de bureau, votre gardien-ne, votre patron-ne. L'automutilation ne fait pas de discrimination.»

—LB, 29 ans

13. Pour beaucoup de gens, c'est addictif.

«L'automutilation est une dépendance, comme fumer. Il est difficile d'arrêter. Cela nécessite beaucoup d'efforts et de soutien. À certains égards, elle peut être plus difficile à surmonter que les autres dépendances, car l'automutilation est généralement beaucoup plus intime et beaucoup de gens ignorent que vous avez des difficultés.»

—Sara, 18 ans

14. Et guérir des comportements d'automutilation n'est pas quelque chose de linéaire. Pour certains, l'envie ne disparaît jamais vraiment.

«Je peux passer des mois sans ressentir l'envie de m'automutiler, puis avoir un moment de rechute. La chose importante à se rappeler dans ces moments, c'est que ça ne remet pas en cause les temps de convalescence que vous avez eus avant la rechute.»

—Franchesca, 21 ans

15. L'envie peut surgir de nulle part.

16. Si vous voulez poser des questions ou commenter les cicatrices de quelqu'un, des coupures, des tâches de brûlure, des bleus, ou quoi que ce soit d'autre, de grâce... ne le faites pas.

«Je sais que vous voulez simplement m'aider, mais ça attire l'attention sur les blessures lorsque tout ce que je souhaite, c'est oublier qu'elles sont là. Résistez à l'envie de faire une quelconque référence à mes cicatrices, car cela m'a pris des mois pour avoir confiance en moi et porter des manches courtes, et la dernière chose que je souhaite, c'est que l'on attire l'attention sur mes cicatrices.»

—Sonya, 16 ans

17. Cela dit, si vous vous inquiétez réellement au sujet de quelqu'un et souhaitez faire le point, assurez-vous d'en parler avec lui en privé.

«Pour moi, l'automutilation avait pour but de recevoir de l'aide, je voulais donc que l'on prête attention à moi. Il est normal de demander et de faire le point, tant que vous ne le faites pas avec désinvolture ou devant d'autres personnes.»

—Ryan, 24 ans

18. Plaisanter sur l'automutilation n'est presque jamais drôle.

«Ne faites pas de blagues sur l'automutilation, car vous ne savez pas forcément si quelqu'un s'automutile, et la personne pourrait mal le prendre. Je n'aime pas quand les gens font des blagues à ce sujet. Ce n'est pas drôle.»

—Sarah

19. Vous pourriez être fâché-e en apprenant que quelqu'un que vous aimez se blessait, mais essayez de contrôler votre réaction.

«Si vous découvrez qu'une personne s'automutilait, ne vous fâchez pas contre elle ! Cela n'avance en rien. Découvrir que quelqu'un s'automutile peut effectivement vous toucher en tant qu'ami-e ou membre de la famille, mais demandez-vous ce qui l'a poussé à en arriver là. Ne lui demandez pas : "Comment t'as pu me faire ça ? Je pensais que tu m'aimais." En agissant ainsi, vous ne vous mettez pas à sa place. Parce que devinez quoi ? Cette idée a probablement déjà traversé l'esprit de la personne.»

—Izzy

20. Il se peut que vous ne compreniez pas tout de l'automutilation, mais il est plus important d'écouter et d'être là pour la personne que d'essayer de comprendre les causes.

21. Ce n'est pas parce qu'une personne s'automutile qu'elle ne tente pas activement d'en finir avec ça.

«J'ai un thérapeute, je prends des médicaments et je vais mieux. Et parfois, je passe des journées de merde.»

—Ging, 27 ans

22. Et pour terminer, les personnes qui s'automutilent ou qui se sont automutilées ne sont pas faibles.

«Je souhaite que les gens cessent de penser que l'automutilation est un signe de faiblesse. Les personnes qui s'automutilent ne sont pas faibles. Elles ont simplement été fortes pendant trop longtemps.»

—Jenny, 23 ans

Ce post a été traduit de l'anglais.