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    Voici à quoi ressemble un congé paternité de 16 mois

    Le photographe Johan Bävman montre la vie des papas et de leurs bébés, dans un pays où les pères sont encouragés à prendre un généreux congé paternité.

    Dans sa série de photos Swedish Dads (pères suédois), Johan Bävman nous montre des hommes tirant parti de la - relativement généreuse - législation sur le congé paternité, afin de passer plus de temps avec leurs bébés que la plupart des pères.

    «Le système actuel permet aux parents de rester à la maison, avec leurs enfants, pour une durée de 480 jours au total», raconte Johan Bävman, «tout en recevant une compensation de l'état.»

    «De ces 480 jours, 60 doivent être pris par le père, ou ils seront perdus.»

    Johan a également indiqué que, en dépit de la compensation généreuse et des bonus, seulement 12% des pères suédois utilisent leurs 60 jours de congé paternité.


    «J'ai commencé ce projet quand j'étais à la maison avec mon propre fils. Ça n'était pas facile de trouver des livres qui m'étaient destinés en tant que père. L'idée m'est donc venue de récolter des données sur les pères pendant leur congé paternité, je voulais entendre pourquoi ils voulaient rester à la maison avec leurs enfants, et ce qu'ils espéraient pouvoir en apprendre.» – Johan Bävman

    Johan Ekengård, 38 ans, concepteur de produits chez Sandvik

    Chez Johan Ekengård, les congés parentaux ont été partagés équitablement pour chacun de leurs enfants: Ebbe, 7 ans, Tyra, 5 ans, et Stina, 1 an. Johan et sa partenaire ont chacun pris neuf mois de congé parental pour chaque enfant.

    «La perte financière lorsque je prends mon congé vaut largement chaque couronne (NDT: monnaie suédoise) perdue. J'ai pris confiance en moi en tant que père, je comprends mieux ma partenaire, et j'ai créé des liens plus forts avec mes enfants, qui me paraissent importants dans leur développement.» – Johan Ekengård

    Urban North, 32 ans, consultant en infrastructures

    Urban North a pris un congé paternité de 10 mois pour rester avec son fils Holger.

    «Dans la vie de tous les jours, ma femme et moi essayons d'être aussi équitables que possible. Holger, notre fils, a arrêté de porter des couches dès l'âge de 4 mois, nous avons tous les deux travaillé très dur pour ça, surtout les premiers mois, et j'en suis très fier. Mes journées consistent à faire à manger et à jouer avec mon fils.» – Urban North

    Loui Kuhlau, 28 ans, artiste

    Loui Kuhlau a pris un congé d'un an pour être avec Elling, son fils.

    «Il n'y a jamais eu de discussion pour savoir qui resterait à la maison avec Elling. Il était évident pour nous que le congé serait partagé équitablement. Si je n'avais pas eu l'opportunité de rester à la maison, avec mon fils, pendant 1 an, je n'aurais probablement pas su qui il est en tant que personne, et j'ignorerais ses besoins. Bien que ça soit une occupation à temps complet, j'ai du mal à comprendre pourquoi un père ne voudrait pas rester à la maison avec ses enfants.» – Loui Kuhlau

    Samad Kohigoltapeh, 32 ans, ingénieur en construction

    Samad Kohigoltapeh est en congé commun pour les quatre premiers mois, ensuite il passera six mois seul avec Parisa et Leia, ses jumelles d'une semaine.

    «Quand vous décidez de mettre au monde deux nouvelles personnes, vous avez également la responsabilité de les élever tout au long de leur vie. Nous nous sommes disputés parce que je voulais plusieurs mois avec elles, mais je pense qu'il est important que leur père soit présent tôt dans leur vie.» – Samad Kohigoltapeh

    Ola Larsson, 41 ans, acheteur

    Ola Larsson est en congé pendant 8 mois, pour être avec Gustav, son fils.

    «L'État doit s'améliorer et donner plus d'informations sur les avantages que les congés parentaux apportent aux deux parents. C'est un véritable cadeau que de pouvoir créer un attachement émotionnel avec votre enfant. Il faut avoir essayé le congé parental pour comprendre à côté de quoi l'on passe lorsque l'on décide de travailler à la place.» Ola Larsson

    Tjeerd van Waijenburg, 34 ans, concepteur de produits chez Ikea

    Tjeerd van Waijenburg a pris un congé d'un an et quatre mois pour rester avec Tim.

    «Chez Ikea, on m'encourage à prendre des congés pour que je puisse rester avec Tim, ça fait du bien. J'envisage de réduire mon temps de travail pendant la semaine, afin de pouvoir passer plus de temps avec lui durant ses premières années. C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de pères qui voient l'avantage du système égalitaire promu par l'État suédois.» – Tjeerd van Waijenburg

    Andreas Bergström, 39 ans, officier supérieur de probation

    Andreas Bergström est à la maison depuis la naissance de Sam, son cadet. Il est sur le point d'entamer un congé parental de six mois. Jusque là, il était en congé maladie en raison des complications lors de l'accouchement, subies par sa femme, et de l'état de santé de son aîné.

    «Mes enfants ont autant confiance en moi qu'en leur mère. Puisqu'elle est tombée malade, en raison de complications liées à l'accouchement, j'ai dû jouer la part importante de l'éducation juste après la naissance. Il en résulte que j'ai eu un lien direct avec Sam grâce aux biberons.» – Andreas Bergström

    Marcus Bergqvist, 33 ans, ingénieur en construction

    Marcus Bergqvist est en congé paternité pour 6 mois, avec Ted, son fils aîné, et pour huit mois, avec Sigge, son cadet.

    «En tant que mère, je pense que l'on entre dans la vie de parent dès la grossesse; pour les pères, cela arrive très soudainement à la naissance. Je me demande si Sigge serait venu vers moi lorsqu'il avait besoin d'être réconforté, si sa mère et moi n'avions pas partagé le congé parental. Avec le second, j'essaie d'être plus présent, j'ai dit non à certaines choses que je ne pensais pas pouvoir faire pendant mon congé, et j'ai diminué mes propres exigences en tant que parent.» – Marcus Bergqvist

    Marcus Pranter, 29 ans, commercial viticole

    Marcus Pranter est en congé parental pour huit mois, pour être avec son fils.

    «Je pense que la loi est absurde. Vous ne devriez prendre le congé parental que si vous le voulez, pas parce que le gouvernement vous dit de le faire. Ma compagne et moi sommes des parents égaux pour notre fils, il est donc normal que nous partagions la responsabilité de son éducation. Plus vous attendez avant de prendre votre congé, plus il sera difficile de créer des liens avec votre enfant, puisqu'il est plus facile pour les enfants en bas âge d'accepter de nouvelles choses et de créer des liens.» – Marcus Pranter

    Göran Sevelin, 27 ans, étudiant

    Göran Sevelin fait une pause de 10 mois dans ses études, afin de rester avec Liv, sa fille.

    «L'écharpe porte-bébé est un substitut de proximité entre une mère et son enfant lors de l'allaitement. Je pense qu'il est important de partager la responsabilité de rester à la maison avec un enfant, même si vous y perdez financièrement. Nous avons moins d'argent car je reste à la maison, mais je vais aussi avoir plus de temps pour tisser des liens avec ma fille et c'est ce qui compte vraiment pour notre avenir commun.» – Göran Sevelin

    Jonas Feldt, 31 ans, directeur d'un agence pour l'emploi

    Jonas Feldt est en congé pendant un an, afin d'être avec sa fille, Siri. Avant cela, il avait pris un congé de neuf mois pour être avec Lovis, sa fille de 3 ans.

    «Ça a été une prise de conscience lorsque j'ai lu un sondage, dans Kamratposten, un magazine pour les jeunes, montrant que la plupart des enfants se tournent vers leur mère quand ils sont contrariés, qu'ils cherchent du réconfort, ou même s'ils veulent juste parler. En deuxième position on trouve un membre de la famille, puis les frères et sœurs, puis quelqu'un à l'école, puis enfin, bien après, vient le père. Je veux que mes enfants se sentent autant à l'aise avec moi qu'avec leur mère, et c'est un lien que je vais pouvoir construire durant mon congé paternité. Je ne veux pas être juste le parent "cool".» – Jonas Feldt

    Ingemar Olsén, 37 ans, consultant informatique

    Ingemar Olsén est en congé paternité pendant neuf mois, afin de rester avec Linus, son fil d'un an. Avant cela, il avait déjà pris un autre congé de neuf mois, pour rester avec Joel, son fils de 4 ans.

    «Ça a été facile pour moi de décider de prendre ce congé. Bien que mon environnement de travail soit principalement composé d'hommes, mon employeur donne de l'importance à la vie de famille et m'a encouragé à prendre mon congé. Être un bon parent, c'est aussi s'occuper des corvées et des challenges de la vie quotidienne. Mon congé parental m'a apporté beaucoup de bonheur, et une plus grande compréhension des besoins de mes enfants.» – Ingemar Olsén

    Martin Gagner, 35 ans, administrateur à Malmö University

    Martin Gagner est en congé pour six mois, pour rester avec Matilda, 4 ans, et Valdemar, 1 an.

    «Je me sens coupable de ne pas être resté à la maison avec Matilda autant qu'avec Valdemar. J'ai peur que ma relation avec elle devienne moins forte, car j'ai travaillé lorsqu'elle était bébé, et je pense, en tant que parent, qu'il est important d'être impliqué dès le début.» – Martin Gagner

    Juan Cardenal, 34 ans, étudiant en conception industrielle

    Juan Cardenal a été en congé paternité pour 18 mois, neuf avec Ivo, 1 an, et neuf avec Alma, 4 ans.

    «Je suis très reconnaissant d'avoir pu être en congé pendant autant de temps. Ces congés m'ont fait changer ma façon de voir la vie: ça a créé un changement de rythme et j'ai eu le temps de réfléchir. Pendant le second congé, j'ai eu l'opportunité de changer de carrière, et, en même temps, de voir mes enfants apprendre à marcher, parler, et manger.» – Juan Cardenal

    Michael Winblad, 35 ans, travailleur indépendant

    Michael Winblad est en congé pour neuf mois, avec Matisse, 2 ans, et Vivianne, 5 mois.

    «J'ai du mal à créer des liens avec mes enfants. Par conséquent, le congé parental dès le début a été important pour moi, et j'ai la chance d'avoir une femme qui pouvait prendre le relais lorsque je devais travailler.» – Michael Winblad

    Johan Bävman a déjà photographié 30 pères. Son but est d'en photographier 60, représentant les 60 jours de congés que les pères sont encouragés à prendre.