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Voici tout ce qu'on a interdit aux femmes de porter cette année

Et c'est reparti pour un tour.

Les femmes et les jeunes filles sont discriminées dans le monde entier; leur apparence et la façon dont elles s'habillent sont critiquées, voire parfois criminalisées.

On leur rappelle en permanence que leur apparence extérieure et les vêtements qu'elles portent sont trop «révélateurs», «perturbateurs», ou «inappropriés», à l'école, au travail ou dans d'autres espaces publics.

Voici des exemples de ce qu'on a reproché aux femmes de porter en 2015.

Les jupes

* Carey Burgess, une étudiante américaine de 17 ans a été exclue de cours et renvoyée de son lycée pendant une journée pour avoir porté la jupe que l'on voit sur la photo ci-dessus et qui a été jugée «trop courte». Elle a posté ceci sur Facebook: «Notre société n'est peut-être pas assez avancée pour supporter la vue de trois centimètres de mes cuisses... Au lieu de stresser sur ma jupe, le lycée de Beaufort High ferait peut-être mieux de s'occuper de son personnel incompétent, et de ses dirigeants sexistes.»

* Au Royaume-Uni, la directrice d'un collège a interdit aux filles de porter des jupes, afin que les élèves garçons et les professeurs ne soient pas «perturbés». Elle a déclaré: «Ce n'est pas agréable pour le contingent masculin de l'équipe pédagogique, ni pour les collégiens d'ailleurs, qui sont très gênés quand les filles doivent monter les escaliers ou bien s'asseoir.»

* En France, la collégienne qui apparaît sur la photo ci-dessus a été renvoyée chez elle parce qu'elle portait une longue jupe noire. Le collège a prétendu qu'elle bravait l'interdiction des signes religieux à l'école. Cette déclaration a entraîné une vive réaction, et l'élève a été soutenue par des milliers de personnes qui twittaient #JePorteMaJupeCommeJeVeux.

* En Algérie, plus de 100 hommes et femmes ont partagé en ligne des selfies de leurs jambes nues pour soutenir une étudiante à l'université qui avait été exclue d'un examen pour avoir porté une jupe courte. Sophia Djama, qui a lancé la campagne de soutien en faveur de cette étudiante anonyme, a déclaré: «Le corps de la femme est devenu un champ de bataille en Algérie. Si nous nous taisons, nous les femmes, nous perdrons une grande partie de ce que nous avons conquis, dans le domaine de la liberté dans les espaces publics.»

Les robes

* Au Canada, une lycéenne a été collée pour avoir porté une robe que l'établissement a qualifiée, dit-elle, d'«inappropriée» et d'«aguicheuse». Lauren Wiggins, la lycéenne, a posté ceci sur Facebook: «Je suis lassée de cette discrimination qui touche nos corps, et j'en ai particulièrement assez des commentaires qui nous donnent le sentiment qu'on ne se sent bien qu'en étant provocantes. Il est temps de changer d'état d'esprit. Grand temps.»

* Aux USA, on a dit à des lycéennes de l'Idaho que les épaules nues et les robes à fines bretelles étaient interdites au bal de l'école. L'établissement a affirmé que cette règle avait été mise en place pour veiller à ce que l'environnement scolaire des élèves soit «sûr et amusant».

* Ailleurs, aux USA, la lycéenne Alexus Miller-Wigfall a été informée qu'elle serait exclue de cours pour avoir porté au bal de fin d'année une robe jugée «trop révélatrice» par un préfet des études. La mère d'Alexus pense que sa fille a été visée parce qu'elle portait des vêtements «grande taille».

Le voile

* Un certain nombre de pays interdisent déjà aux femmes de porter le voile, et plusieurs autres semblent essayer de le faire cette année: au Nigeria, les appels à interdire aux femmes de porter le voile ont été à la fois fortement approuvés et critiqués; le ministre égyptien de l'Éducation a nié l'existence d'une interdiction faite aux filles de porter le voile à l'école, malgré de nombreux reportages contradictoires sur place. En attendant, les femmes qui choisissent de porter le voile sont souvent victimes de discrimination, comme cette femme qui s'est vue refuser l'entrée d'un magasin le mois dernier. Et, si elles choisissent de ne pas le porter, c'est considéré comme un délit dans certains pays, comme en Iran, où les femmes partagent des photos d'elles-mêmes avec leur chevelure apparente, en signe de protestation.

Les hauts

* À Toronto, au Canada, le proviseur adjoint du lycée d'Alexi Halket lui a dit que son crop top (haut court) n'était pas «convenable». En signe de protestation, elle en a porté un le jour suivant, soutenue par des milliers de personnes qui en portaient aussi et twittaient #CropTopDay. Ailleurs, en Ontario, une autre lycéenne, Laura Anderson, a été renvoyée chez elle pour avoir porté un débardeur et un jean déchiré.

* Aux USA, Briana Popour a été punie par son lycée pour avoir porté un T-shirt sur lequel était écrit«Personne ne sait que je suis lesbienne». Elle a été exclue de cours quand elle a refusé de changer son T-shirt, jugé «offensant et perturbateur» par le lycée. À la suite des réactions très vives de l'opinion publique, le lycée a fait machine arrière.

Pantalons de yoga et leggings

* Cet été, un lycée américain a interdit aux filles de porter des pantalons de yoga dans l'établissement, à moins de mettre une jupe ou un short par-dessus. Plus de 100 lycéens ont manifesté leur colère à propos de cette décision, en portant des pantalons de yoga au lycée, pendant une journée d'action. Sur la page Facebook dédiée à cet événement, on pouvait lire: «On est des filles depuis la naissance, on n'y peut rien, et on ne devrait pas avoir à le regretter non plus, juste parce que les garçons n'arrivent pas à se maîtriser.»

* En février, le législateur républicain David Moore a déclaré qu'il voulait renforcer les lois contre les outrages publics aux bonnes mœurs, de telle sorte que les seins nus et les vêtements moulants — pantalons fuseaux inclus — soient considérés comme des outrages à la pudeur. Après l'audition, David Moore a déclaré: «Les pantalons de yoga devraient être considérés comme illégaux, en public en tout cas.»

Les smokings

* La lycéenne de Louisiane ci-dessus, Claudetteia Love, voulait venir en smoking au bal de fin d'année — mais elle le proviseur lui a dit qu'il était interdit pour les filles de porter un smoking. Sa mère a déclaré que le proviseur lui avait dit: «Les filles portent des robes et les garçons, des costumes, c'est comme ça et pas autrement.» Sa mère a ajouté: «J'ai comme l'impression qu'il a lui lancé ses valeurs à la figure, à cause de son orientation et de ce que ma fille représente.»

Les cheveux

* Au Royaume-Uni, l'étudiante Lara Odoffin a déclaré qu'un employeur avait retiré son offre d'emploi à cause de ses cheveux. Lara Odoffin dit que l'entreprise, dont elle ne cite pas le nom, lui a déclaré qu'elle «ne pouvait pas accepter» les tresses, car celles-ci ne faisaient pas partie «de l'uniforme et de l'apparence exigés».

* Au Canada, l'employée d'un restaurant a déclaré que son temps de travail avait été réduit par son supérieur parce qu'elle portait des tresses. Lettia McNickle dit avoir été victime de discrimination raciale et lutte afin que la politique de l'entreprise sur les coupes de cheveux évolue, pour lutter contre les préjugés racistes et sexistes. Elle ajoute: «Je porte ma chevelure naturelle la plupart du temps, tout le monde le sait et ce n'est pas maintenant que je vais m'arrêter.»

Les jeans

* Aux États-Unis, une collégienne de douze ans a été exclue de cours parce que son jean était «trop moulant», selon le préfet des études, qui a déclaré qu'elle «avait violé» le code vestimentaire du collège. Le chef d'établissement a défendu cette décision en disant: «Notre collège est attaché au maintien d'un environnement scolaire sûr et ordonné. Il y a et il y aura des moments où certains styles de vêtements seront jugés inappropriés ou peu propices à ce maintien.»

* En Inde, au moins dix villages de l'ouest de l'Uttar Pradesh auraient interdit aux filles et aux femmes de la région d'utiliser des téléphones portables et de porter des jeans, parce que cela «augmentait le taux de criminalité» et que ça n'était «permis qu'en ville».

Le voile intégral

* Au Canada, Zunera Ishaq a engagé une action en justice contre l'interdiction du port du niqab lors des cérémonies de prestation du serment de citoyenneté, le gouvernement canadien a fait appel à la Cour suprême.

* Dans un canton suisse, les femmes portant des voiles islamiques comme la burqa ou le niqab pourraient payer des amendes allant jusqu'à 9000 euros selon une nouvelle loi instaurée en novembre.

* Au Royaume-Uni, une adolescente a été exclue d'un prestigieux collège londonien pour avoir porté le niqab. La jeune fille qui voulait conserver l'anonymat a déclaré qu'elle était trop «bouleversée, blessée et en colère» pour retourner un jour dans ce collège et elle a décidé d'aller étudier ailleurs.

Les chaussures plates

* Cette année, au Festival de Cannes, Vicci Ho, une ancienne programmatrice du Festival a déclaré qu'on l'avait empêchée de défiler sur le tapis rouge car elle ne portait pas de hauts talons mais des talons plats (voir ci-dessus). Vicci Ho a ajouté: «Je portais de jolies chaussures en cuir, mais on m'a dit que c'étaient des chaussures ordinaires et que je devais en changer. Je respecte les règles et les lieux, mais malgré tout, je portais une robe habillée...» Une autre femme, Valeria Richter, a dit avoir été refoulée car elle ne portait pas de talons, alors qu'elle était amputée d'une partie du pied gauche. Après ces incidents, le Festival de Cannes a rappelé à ses équipes que son règlement ne mentionnait pas les chaussures plates ou à talon, et Thierry Frémaux, le directeur général du Festival, l'a également tweeté.

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