Trois ans après que le gouvernement a gelé leurs salaires, les policiers militaires de l'État d'Espírito Santo, dans le Sud-Est du Brésil, se sont mis en grève vendredi 3 février.
Depuis, la situation dans cet État surtout célèbre pour ses longs rivages et ses jolies plages s'est rapidement détériorée, au point que les autorités locales ont demandé l'aide du gouvernement fédéral et des forces armées pour l'aider à tenter de contenir la vague de violence qui se répand dans tout l'État, notamment dans la région de Vitória.
Entre vendredi 3 et lundi 6 février, des magasins ont été pillés, des bus ont été incendiés, des vols ont eu lieu et 52 homicides ont été commis, entraînant un couvre-feu virtuel dans la capitale de l'État.
Les écoles et les centres de soins ont été fermés. Depuis chez eux, les habitants ont partagé des scènes du chaos régnant dans les rues.
En réponse aux bus incendiés, le syndicat des chauffeurs de bus a décidé d'arrêter son service à 16h.
Selon les syndicats de police, 10.000 policiers militaires sont en grève. Cela fait trois ans que leurs salaires ont été gelés malgré l'inflation. Les familles et les amis de la police militaire (qui représente la police principale du Brésil) ont manifesté devant des casernes pour s'assurer que les grévistes ne soient pas délogés.
Espírito Santo compte 4 millions d'habitants. Puisque personne n'assure la sécurité des rues, la situation a très vite dégénéré.
Des caméras de sécurité ont enregistré des actes de violence ignobles commis en toute impunité.
Selon Jorge Emílio Leal, le président du syndicat de la police civile, ou SindPol, 62 personnes ont été assassinées entre vendredi et lundi midi. En comparaison, Jorge Emílio Leal a expliqué à BuzzFeed Brésil qu'il n'y avait eu que deux homicides par jour à la mi-janvier.