Jeudi 1er décembre, une proposition de loi pour élargir le délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse sera débattue à l'Assemblée. Elle vise les sites internet qui, se présentant comme neutres, diffusent en réalité des informations biaisées sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
« Etre hostile à l’IVG est une opinion protégée par les libertés publiques en France, a commenté la ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol, à l'initiative du texte. «Nous ne sommes pas contre l’existence de sites de propagande anti-IVG. Nous souhaitons qu’ils cessent de se dissimuler et s’assument comme tels. »
Voici la méthode de ces sites internet.
1. Créer un site avec un design qui donne l'air d'être un site tout ce qu'il y a de plus officiel sur l'IVG.
IVG.net et les autres sites de ce genre ne sont en réalité ni officiels ni neutres, mais développent tout un argumentaire hostile à l'IVG.
2. N'indiquer nul part que le site est hostile à l'IVG, mais se présenter plutôt comme un site d'«écoute et de soutien».
3. Proposer des numéros gratuits pour répondre aux questions des femmes enceintes...
4. ... mais dont les écoutants sont en réalité des militants hostiles à l'IVG qui tentent de faire renoncer les femmes enceintes à l'IVG. Un exemple: cette conversation entre une écoutante d'IVG.net et une journaliste de LCI qui s'est faite passer pour une femme enceinte...
... ou cet autre appel, passé par la politique Aurore Bergé, rapporté par Rue 89.
5. Insister lourdement sur les aides financières pour les jeunes mères...
6. ... mais, par contre, n'indiquer nul part les adresses des structures où on peut avoir recours à une IVG.
Faut pas pousser quand même.
7. Dramatiser l'avortement.
8. ... et faire flipper sur les conséquences.
L'IVG serait dangereux pour la santé mentale des femmes? Non. Sur le site gouvernemental ivg.gouv.fr, le gynécologue Philippe Faucher explique que, contrairement à ce que racontent ces sites anxiogènes, «la majorité des études scientifiques sérieuses qui ont été publiées sur le sujet montrent qu’il n’y a pas de séquelle à long terme psychologique de l’avortement.»