Anaïs Bourdet, 32 ans, est la créatrice de Paye ta shnek, un Tumblr qui compile des témoignages sur le harcèlement de rue.
Dimanche 20 novembre, cette graphiste freelance qui vit à Marseille a lancé un nouveau Tumblr intitulé «Paye ton taf» sur lequel elle compile les témoignages de sexisme au travail.
Il y a déjà une petite centaine de témoignages, dont certains ont également été relayés sur la page Facebook et le compte Twitter du projet.
Anaïs Bourdet explique à BuzzFeed News avoir eu l'idée de lancer ce nouveau Tumblr après avoir reçu plein de témoignages sur des phrases sexistes entendues au boulot:
«Le lancement des Tumblr Chair collaboratrice (sur le sexisme vécu par les collaboratrices d'élu-e-s, ndlr) et Paye ta robe (sur celui vécu par les avocates, ndlr) ont beaucoup fait parler du sexisme au travail. De nombreuses personnes ont donc commencé à m'envoyer des témoignages sur Paye ta shnek.»
Comme elle ne pouvait pas les publier tous sur Paye ta shnek, seulement consacré au sexisme dans l'espace public, elle a préféré lancer un nouveau Tumblr.
“Il y a qqch qui a coulé sur ton disque dur? Ça doit être du mascara ou du blush.” Lyon — rdv pro avec un directeur de prod. #payetontaf
«Je me suis dit qu'il fallait une plateforme qui puisse accueillir les témoignages venant de tous types de professions», détaille-t-elle.
«J'ai pu constater avec Paye ta shnek que ce genre de supports fonctionnait très bien donc je me suis dit que ça pouvait être bien de l'appliquer au monde du travail.»
Elle raconte que les témoignages reçus viennent de milieux professionnels très variés: le commerce, la santé, la banque, le marketing, l'administration....
«Je suis moi-même confrontée au sexisme dans mon travail, quand des clients s'adressent à mon collaborateur plutôt qu'à moi, par exemple, ou qu'on me prend pour une stagiaire», témoigne-t-elle.
Elle raconte que le but du projet est, tout d'abord, de permettre aux femmes qui vivent du sexisme au boulot de se rendre compte «qu'elles ne sont pas toutes seules dans ce cas».
Elle précise: «Ça permet également de poser un constat et de montrer que tous les milieux sont concernés et que le sexisme n'est pas l'apanage des hommes pauvres, mais qu'on le retrouve aussi dans les sphères sociales les plus élevées.»
