Dans une interview publiée en une de Vogue aux États-Unis le mercredi 11 janvier 2018, Serena Williams raconte qu'elle a eu peur pour sa santé après la naissance de sa fille Olympia en septembre. Malgré ses plaintes et ses symptômes, le personnel hospitalier l'a d'abord ignorée.
Dans l'interview, Serena Williams raconte qu'à cause d'une baisse de son rythme cardiaque, elle a dû donner naissance à sa fille Olympia par une césarienne d'urgence. Heureusement, l'opération se passe bien et Olympia cesse de pleurer dès qu'on la couche sur sa mère.
«C'était une sensation extraordinaire», raconte Serena Williams à Vogue. «Puis ça a mal tourné.»
Le lendemain, la tenniswoman raconte s'être sentie essoufflée et craignait de faire une embolie pulmonaire. Serena Williams prend un traitement régulier d'anticoagulants parce qu'elle est atteinte de phlébite, une pathologie dont elle a failli mourir en 2011.
Selon l'article, Serena Williams a alors dit à une infirmière qu'elle avait besoin de faire un scanner et qu'on lui administre un anticoagulant. Mais l'infirmière pense que les antalgiques l'empêche d'être complètement lucide et ne l'écoute pas. Quand elle insiste pour recevoir ce traitement, un médecin pratique une échographie des jambes à la place.
«Je leur ai dit : "Une échographie ? Je vous dit que j'ai besoin de faire un scanner et d'une perfusion d'héparine"», raconte Serena Williams.
L'échographie ne révèle rien et le personnel médical se décide alors à lui faire passer un scanner. Ils découvrent alors de petits caillots de sang dans ses poumons et lui administrent des anticoagulants.
«Je leur ai dit d'écouter le Dr Williams !», raconte-t-elle.
Mais les complications ne s'arrêtent pas là. La cicatrice de la césarienne se rouvre à cause de la toux due à l'embolie et les médecins trouvent un gros hématome dans son abdomen durant l'opération. Elle doit rester alitée pendant six semaines après l'accouchement.
Le récit angoissant de l'accouchement de Serena Williams a déclenché une polémique sur le taux élevé de la mortalité maternelle et des complications au moment de l'accouchement aux États-Unis, dont les femmes noires sont particulièrement victimes.
Le site d'investigation américain ProPublica a réalisé de nombreuses enquêtes sur la mortalité maternelle aux États-Unis, qu'ils ont rassemblées dans un thread sur Twitter en réponse à l'article de Vogue.
Les gens soulignent que malgré sa fortune et son nom, Serena Williams a dû se diagnostiquer elle-même.
«Si Serena Williams, avec tout son argent, son pouvoir, son réseau et son influence, n'a pas été ÉCOUTÉE», souligne la militante Leslie Mac, «imaginez les femmes noires, immigrées et pauvres.»
«Comme ça, vous voyez que le racisme en médecine peut toucher n'importe qui, quel que soit ses revenus, déclare l'écrivaine Mikki Kendall. L'équipe médicale aurait dû diagnostiquer des caillots sanguins, vu ses antécédents.»
Une infirmière de Denver dénommée Jo a tweeté l'histoire d'une de ses patientes (une femme noire ayant subi une chirurgie abdominale), dont les douleurs intenses ont été ignorées par les médecins pendant des heures.
«J'aimerais pouvoir dire que Mary est la seule patiente noire que j'ai vue avoir des problèmes avec les antalgiques, mais ce n'est pas le cas», écrit Jo sur Twitter. «J'ai entendu tant d'excuses pour ne pas donner aux patients le bon traitement antidouleur après une opération, même s'ils avaient un cancer.»
Vous pouvez lire toute l'histoire ici (en anglais).
Beaucoup disent que les médecins et les infirmières «doivent s'améliorer» en écoutant davantage les femmes noires qu'ils soignent.
«Le monde médical ne prend pas notre douleur au sérieux», dit l'écrivaine Britt Julious.
«Si vous ressentez une douleur ou une gêne intense, ne laissez pas le personnel médical vous faire taire, déclare une anonyme. Restez sur vos positions, votre vie en dépend.»
Ce post a été traduit de l'anglais.