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    Un lyonnais frappé par des taxis parce qu'il voulait prendre un UberPop

    Alexandre, 27 ans, a eu le nez fracturé et une ITT de 21 jours après avoir été agressé, selon lui, par des chauffeurs de taxis à Lyon dans la nuit de samedi à dimanche.

    Un homme de 27 ans a été agressé dans la nuit de samedi à dimanche à Lyon par des chauffeurs de taxis, indique à BuzzFeed France la préfecture du Rhône, confirmant une information de 20 Minutes.

    Alexandre, la victime, a posté lundi soir sur son profil Facebook une photo de son visage tuméfié par les coups. L'agression lui a valu un nez fracturé et 21 jours d'ITT (incapacité totale de travail).

    Facebook: alexandre.belin

    «Vous savez que je déteste le pathos. Néanmoins, l'affreuse histoire racontée par cet article (de 20 Minutes, ndlr) est la mienne», témoigne Alexandre sur Facebook.

    Selon la police, le jeune homme aurait d'abord essayé de faire appel à un taxi pour rentrer chez lui. Après plusieurs refus, il aurait alors déclaré qu'il aurait recours à un chauffeur UberPop puisque les taxis ne voulaient pas de lui. C'est là qu'il se serait fait agresser par des conducteurs.

    Le jeune homme indique en effet à 20 Minutes que ses agresseurs sont un conducteur de taxi avec qui il avait eu une discussion houleuse quelques minutes auparavant et un de ses collègues.

    «J'ai alors eu le tort de répondre que je comprenais mieux pourquoi certains utilisateurs se tournaient vers Uber», explique Alexandre au site du quotidien gratuit.

    Patrice, le père d'Alexandre, a témoigné de la violence de coups subis par son fils au micro d'Europe 1:

    «Il est dans un sale état. Je ne reconnaissais pas mon fils. Il a trois fractures. Il a la mâchoire, le nez cassé, plus de sinus et la pommette défoncée. On va lui mettre des plaques métalliques, lui visser tout cela sous la pommette pour la renforcer. Hier il pleurait: les larmes, c'est du sang qui coule.

    Il est mal moralement et puis il souffre, c'est le martyr. Il est sous morphine, morphine, morphine.

    C'est vraiment de la violence gratuite et volontaire. Ce n'est pas possible. Si c'est arrivé à Alexandre, cela va arriver à d'autres. Donc il faut arrêter avec ça.»

    Cette agression intervient alors que les échauffourées entre taxis et chauffeurs UberPop se sont multipliées ces derniers jours à Lyon donc, mais aussi à Lille, Strasbourg, Marseille, Paris ou encore Nice:

    Interrogé par BuzzFeed France lundi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet a condamné la démarche des taxis qui piègent des chauffeurs UberPop:

    «Ce n'est pas la violence qui va arranger les choses. Ce n'est pas parce qu'on est victime qu'on doit se faire justice soi-même. Cela peut être dangereux et également contre productif vis-à-vis de l'opinion publique. Il y a eu des moments de tension, des accrochages, ça a pu être chaud. Cela peut vite dégénérer et c'est cela qu'on veut éviter.»

    «Il y a un vrai ras-le-bol et on a du mal à tenir la base», nous affirmait également lundi Jean-Michel Rebours, président de l'Union de défense des taxis parisiens. Une grève illimitée des taxis doit démarrer jeudi 25 juin.

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    Cette article a été mis à jour en ajoutant des précisions de la victime donnée sur 20 Minutes.