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    Cette journaliste retrouve une famille syrienne qu'elle avait interviewée deux ans plus tôt

    Lyse Doucet, journaliste pour la BBC, a retrouvé la famille Sabbagh à Toronto, au Canada, deux ans après l'avoir filmée vivant dans la peur en Syrie.

    While reporting on refugees in Canada @bbclysedoucet saw the Syrian family she met in 2014 https://t.co/cGY6mMunYr https://t.co/ECgZZEWiXp

    BBC

    Lundi, deux ans après avoir filmé une famille syrienne de Damas qui vivait dans des conditions extrêmement difficiles, Lyse Doucet, journaliste pour la BBC, l'a retrouvée dans un parc au Canada.

    En 2014, Lyse Doucet avait fait un reportage sur la famille Sabbagh, alors qu'ils vivaient dans la peur durant la guerre civile faisant rage en Syrie.

    Elle a repéré la famille cette semaine à un pique-nique organisé dans un parc de Toronto pour aider les immigrants à s'intégrer à la communauté locale. La famille Sabbagh fait partie des 30.000 Syriens qui ont reçu l'asile politique au Canada.

    Elle a raconté à BuzzFeed News que l'un des garçons de la famille, Mohammed, lui avait demandé son nom lors du pique-nique. Elle n'avait pas fait le rapprochement, jusqu'à ce qu'il revienne, insistant pour qu'elle lui dise.

    «J'ai donc répondu Lyse. Puis, accompagné de ses deux frères et sœurs que je n'avais pas vus, ils ont hurlé mon nom. Et nous avons tous réalisé ce qui se passait. Ils ont donc appelé leur mère, Hannan, qui se trouvait à l'autre bout du parc. Et nous avons couru pour retrouver le plus jeune des enfants.»

    «C'était un tumulte d'émotions, un mélange de bonheur et de soulagement extraordinaire —la dernière fois que je les ai vus en Syrie, ils étaient sur le point d'être expulsés d'un magasin où ils vivaient depuis que leur maison avait été détruite, ils était démunis et terrifiés.»

    «Le matin même, j'ai envoyé un message à une amie de Beyrouth, Tima Khalil, qui les a aidés en arrivant au Liban juste après qu'ils avaient fuit la Syrie. Je lui ai demandé si elle savait où les trouver. Nous avions tous perdu le contact.»

    «Ces moments de bonheur sont tellement magnifique et précieux. Les fins heureuses sont désormais si rares en Syrie. C'est vraiment réconfortant de voir cette adorable famille recevoir une seconde chance dans la vie.»

    En 2014, la fille de Hannan, Daad, qui avait alors 11 ans, avait dit à Lyse Doucet: «Je hais tellement l'avenir. Nous pouvons vivre ou mourir.» Elle a dit qu'elle était hantée par les fantômes de ses amis morts pendant la guerre.

    Lyse Doucet a été invitée dans la nouvelle maison de la famille à Toronto, et a pu voir à quel point leurs vies avaient changé.

    Daad lui a dit que les cauchemars avaient disparu et qu'elle était désormais pleine d'espoir pour l'avenir. «En Syrie, nous ne jouions pas au basket, au foot et au base-ball, raconte-t-elle. Et ici, nous pouvons tous nager et jouer ensemble.»

    «Je vois mon avenir, comme si tout était heureux. Aujourd'hui, le Canada est mon pays et j'y suis chez moi.»