Vous vous souvenez de l’intox sur les cours d’arabe à l’école dans le Var? Au mois de septembre, plusieurs personnes dont un responsable local du Front national sous-entendaient qu’il y avait des cours d’arabe «obligatoires» à l’école primaire Reynier de Six-Fours-les-Plages.
Comme l'expliquait Le Monde à l'époque, il s'agissait de cours facultatifs donnés en dehors du temps scolaire dans le cadre de l'ELCO, un dispositif ancien de 40 ans destiné aux élèves originaires de pays étrangers. Toutefois, le député maire Les Républicains de la commune, Jean-Sébastien Vialatte, a tenu à s'opposer à la tenue de ces cours après la polémique.
«Pour toutes ces raisons, je contesterai toute réquisition de locaux qui me serait notifiée pour la mise en place du dispositif ELCO», expliquait-il dans une lettre à l'inspecteur d'Académie.
Mais, comme l'indique sur Twitter le juriste Bismatoj, spécialiste en droit administratif, l'histoire ne s'est pas arrêtée là. En effet, comme le montre l'ordonnance du tribunal administratif diffusée par ce juriste, le préfet du Var a saisi au mois de novembre la justice administrative de Toulon au sujet de l'opposition du maire tenue des ELCO, qui sont du ressort de l'État, dans l'école de Six-Fours-Les-Plages.
Il découvre qu'à deux reprises, la police municipale est intervenue dans l'école.
Le maire de la commune, Jean-Sébastien Vialatte, a confirmé à LCI la venue de la police municipale dans les locaux. «Ils sont allés signifier à une personne qui voulait rentrer dans l’école que la mairie ne donnait pas son accord», explique-t-il à la chaîne d'information.
Contactée par BuzzFeed News, la mairie de Six-Fours n'a pas donné suite immédiatement à nos sollicitations.
En réponse à Bismatoj, la mère d'un élève de l'école Reynier, sous le pseudo Shankaya, a expliqué que cela faisait plusieurs années que des cours d'ELCO étaient donnés dans l'établissement.
«Six-Fours est une ville avec très peu de personnes d'origine maghrébine, donc le maire joue sur du velours puisqu'il sait que les parents vont pas monter au créneau puisqu'on est peu», explique Shankaya par messagerie instantanée à BuzzFeed News.
Elle précise que lorsque sa fille était en primaire, entre 2006 et 2010, des cours d'arabe étaient déjà donnés à l'école.