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    Le retrait du drapeau confédéré en Caroline du Sud réclamé par près de 500.000 internautes

    Elle a été créée par une journaliste américaine au lendemain de la tuerie de Charleston.

    Le 18 juin 2015, la journaliste américaine Karen Hunter a lancé une pétition pour retirer le drapeau confédéré des bâtiments gouvernementaux de Caroline du Sud.

    I decided to do a petition to have the Confederate Flag removed from SC govt. Please sign: http://t.co/R1WzgTtYPI http://t.co/BvvLSWRb5i

    La pétition a été publiée au lendemain de la tuerie de Charleston où le meurtrier présumé Dylann Roof a tué neuf personnes dans une église historique de la communauté noire.

    Dylann Roof visited slave plantations and Confederate landmarks before the Charleston massacre http://t.co/nF4PImABNC

    Plusieurs clichés de l'auteur présumé ont été publiés sur internet. Sur certains, on le voit clairement poser avec le drapeau confédéré.

    Le drapeau confédéré «n’est pas un symbole de patriotisme sudiste mais plutôt un symbole de rebellion et racisme», explique la pétition.

    «Ces symboles de haine n'ont pas la place dans notre gouvernement», ajoute la pétition qui a déjà attiré plus de 500.000 signataires en quatre jours.

    En parallèle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées le 20 juin 2015 devant le Parlement de Caroline du Sud, à Columbia, pour protester contre le maintien de ce drapeau sur le bâtiment.

    Le drapeau confédéré est apparu durant la guerre de Sécession au XIXe siècle. Utilisé par les sudistes pro-esclavagistes, il est pour beaucoup le symbole de l'Amérique ségrégationniste.

    Comme l'explique Metronews, le drapeau «ressurgit en défi contre le Mouvement des droits civiques qui s'est levé pour lutter contre la ségrégation des noirs, très présente dans le sud. Il devient donc, dans les milieux extrémistes, un symbole raciste, utilisé notamment par le Ku Klux Klan.»

    «On se sert de l'Histoire car on regrette "le bon vieux temps". Il est une défiance au gouvernement fédéral et véhicule un message raciste (...) Les noirs ici détestent ce drapeau qui est une menace. C'est un message voilé qui est parfaitement visible en réalité», affirme à Metronews Nicole Bacharan, spécialiste des États-Unis.

    Dans les médias comme chez les politiques, le débat a pris une ampleur nationale. L'ex-candidat républicain à la présidence des États-Unis, Mitt Romney, a demandé son retrait.

    Take down the #ConfederateFlag at the SC Capitol. To many, it is a symbol of racial hatred. Remove it now to honor #Charleston victims.

    «Retirez le drapeau confédéré du Parlement de Caroline du Sud. Pour beaucoup il est un symbole de haine raciale. Retirez-le pour honorer la mémoire des victimes de Charleston.»

    Il a d'ailleurs reçu le soutien du président Barack Obama.

    Good point, Mitt. https://t.co/Ryusfp8Xbh

    Mais la question du maintien du drapeau confédéré n'est pas si claire que cela chez les Républicains. Et elle est d'autant plus importante que les primaires de 2016 arrivent à grands pas.

    Le candidat Jeb Bush s'est rangé du côté des anti-drapeaux. Sur sa page Facebook il explique qu'en Floride, état où il était gouverneur, le drapeau a été rangé au musée «où il a sa place». Il n'appelle pas pour autant directement les habitants Caroline du Sud a le retirer, assurant seulement qu'il est «certain qu'ils feront le bon choix».

    De son côté, le Texan Ted Cruz, a déclaré au Washington Post que certains Américains du sud voient le drapeau sans connotation raciste: «Je comprends aussi ceux qui se souviennent des sacrifices de leurs ancêtres et les traditions de leur État, et pas de l'oppression des noirs». Le sénateur Marco Rubio, lui, dit que cette décision ne doit être prise «que par les gens de Caroline du Sud».

    Dimanche 21 juin des manifestants ont tagué «Black Lives Matter» sur un monument aux morts du camp confédéré de Charleston.

    Protesters vandalize Charleston Confederate statue with 'Black Lives Matter' http://t.co/9KXpi93biV

    «Black Lives Matter», ou «les vies noires comptent», est un mouvement né au lendemain du meurtre du jeune noir Trayvon Martin en 2012.

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