Aller directement au contenu

    L'émouvant texte d'un chirurgien d'Orlando qui travaillait le jour de la tuerie

    Joshua Corsa a soigné les victimes présentes au bar gay le soir de la tuerie. Il a posté sur Facebook la photo de ses chaussures ensanglantées qu'il ne regardera plus de la même manière.

    Joshua Corsa travaille au département de chirurgie du centre médical d'Orlando (Floride). Il travaillait dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 juin lors de la tuerie dans une boîte gay de la ville qui a fait 49 morts.

    Sur Facebook, il a posté lundi soir la photo de la paire de chaussures qu'il portait à l'hôpital le soir de la tuerie, accompagnée d'un texte très puissant.

    Le post a été supprimé aux alentours de 13h (heure française). BuzzFeed News a contacté Joshua Corsa sur Facebook pour en savoir plus.

    Il dit être tombé sur ses chaussures lundi matin au travail, elles se trouvaient «à côté de la pile des vêtements de travail sales», puis ajoute: «Je les avais oubliées jusqu'à maintenant.»

    Il raconte ensuite la nuit où les victimes de la boîte sont arrivées:

    «Sur ces chaussures trempées jusque dans les fibres, se trouve le sang de 54 êtres humains innocents. Je ne sais pas lesquels étaient hétéros, ceux qui étaient gays, lesquels étaient noirs ou hispaniques.

    Ce que je sais c'est qu'ils sont venus à nous, vague après vague avec la souffrance, les cris, et la mort. Et curieusement dans ce chaos, les médecins, les infirmières, les techniciens, les policiers, les ambulanciers, et d'autres encore, ont réalisé des exploits surhumains de compassion et de soins.»

    Joshua Corsa dit ensuite que tout ce sang l'a «taché» à jamais:

    «Ce sang, qui a coulé de ces patients et trempé ma tenue de travail et mes chaussures, m'a taché à jamais. Dans ces formes qui ressemblent à des tests de Rorschach rouges, je vais voir à jamais leurs visages et les visages de ceux qui ont donné tout ce qu'ils avaient dans ces heures sombres.»

    Son post a été partagé plus de 300.000 fois en moins de 24 heures. Et les internautes ont confié dans les commentaires à quel point ce récit les a bouleversés.

    «Merci d'avoir partagé ça, Josh. Je n'arrive pas à imaginer les heures horribles que vous avez passées sur ses pauvres âmes, mais vous devriez savoir que je suis fier de vous.»

    «Dieu bénisse les victimes et leurs familles, ceux qui travaillent dans le domaine de la santé et de la justice, et tous ceux qui ont été changés à jamais par cet événement tragique. Vos mots sont puissants, Josh. Merci pour le partage.»

    Le centre médical a, lui, tenu à remercier Joshua et l'équipe médicale:

    «Merci d'avoir partagé votre histoire, et pour tout ce que vous avez fait samedi matin. Votre travail, et le travail de l'incroyable équipe dans le service trauma, a sauvé de nombreuses vies. Nous sommes chanceux de vous avoir parmi notre grande famille de la santé à Orlando.»

    Voici le texte en intégralité:

    «Ce sont les chaussures que j'ai portées au travail samedi soir. Elles sont neuves, achetées il n'y a même pas une semaine. Je suis venu travailler ce matin et je les ai vues dans le coin de ma salle d'appel, à côté de la pile de vêtements de travail sales.

    Je les avais oubliées jusqu'à maintenant. Sur ces chaussures trempées jusque dans les fibres, se trouve le sang de 54 êtres humains innocents. Je ne sais pas lesquels étaient hétéros, ceux qui étaient gays, lesquels étaient noirs ou hispaniques. Ce que je sais, c'est qu'ils sont venus à nous vague après vague avec la souffrance, les cris, et la mort. Et curieusement dans ce chaos, les médecins, les infirmières, les techniciens, les policiers, les ambulanciers, et d'autres encore, ont réalisé des exploits surhumains de compassion et de soins.

    Ce sang, qui a coulé de ces patients et trempé ma tenue de travail et mes chaussures, m'a taché à jamais. Dans ces formes qui ressemblent à des tests de Rorschach rouges, je vais à jamais voir leurs visages et les visages de ceux qui ont donné tout ce qu'ils avaient dans ces heures sombres.

    Il y a encore une énorme quantité de travail à faire. Une partie de ce travail ne finira jamais. Et pendant que je travaillerai, je continuerai à porter ces chaussures. Et lorsque le dernier patient quittera l'hôpital, je les enlèverai, et je les garderai dans mon bureau. Je veux les voir en face de moi à chaque fois que j'irai travailler. Pour le 12 juin, après que l'humanité a révélé son plus sombre visage, j'ai vu le meilleur de l'humanité venir se battre en retour. Je ne veux jamais oublier cette nuit.»