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    La défense bancale de Najat Vallaud-Belkacem au sujet de Valls et l'islam

    Sur franceinfo, la ministre de l'Éducation a affirmé que Manuel Valls n'a jamais appelé à légiférer sur les vêtements des musulmans. Mais ce n'est pas tout à fait vrai.

    Najat Vallaud-Belkacem était l'invitée de franceinfo vendredi 9 septembre. Elle a été interrogée sur la question de l'islam qui a divisé le gouvernement, et notamment sur les arrêtés anti-burkini.

    La ministre de l'Éducation explique que le Premier ministre n'entretient pas, contrairement à la droite, l'impression que les musulmans sont «présumés coupables de quelque chose.»

    «Cette présomption de culpabilité, ça n'est pas chez Manuel Valls qu'elle est aujourd'hui. Elle est dans le débat public porté par un discours de droite qui est devenu de la droite extrême, qui ne prend plus de gants sur aucun sujet, qui envisage des lois d'exception dans lesquelles on légiférerait sur les attributs vestimentaires d'une religion et d'une seule.»

    Et sur les législations concernant les «attributs vestimentaires» de la religion musulmane, Najat Vallaud-Belkacem affirme: «Ce n'est pas Manuel Valls, il est contre cette législation.»

    Manuel Valls avait en effet déclaré à La Provence, le 17 août dernier, qu'une loi contre le burkini n'était pas «une solution»:

    «Je ne crois pas qu’il faille légiférer en la matière: la réglementation générale des prescriptions vestimentaires ne peut être une solution.»

    Mais dans cette même interview, le Premier ministre avait tout de même tenu à exprimer son «soutien» aux maires des communes ayant pris ces décisions.

    «Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d'éviter des troubles à l'ordre public. (...)

    Manuel Valls avait ainsi exprimé une voix dissonante au sein de son gouvernement où plusieurs ministres, dont Najat Vallaud-Belkacem, avaient déclaré que ces arrêtés étaient inutiles.

    «C'est une dérive politique dangereuse pour la cohésion nationale», avait regretté la ministre de l'Éducation. Réagissant à ces propos, Manuel Valls avait maintenu sa position au micro de RMC en disant que les arrêtés anti-burkini n'étaient «pas une dérive.»

    En revanche sur le port du voile à l'université, Manuel Valls avait appelé à légiférer, comme l'a rappelé la journaliste Fabienne Sintes. En avril dernier, le Premier ministre avait expliqué être favorable à une loi pour l'interdire sur les bancs de l'université.

    «Il faudrait le faire, mais il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile. Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur», déclarait Manuel Valls dans Libération. Il déclarait pourtant deux mois plus tôt en février que «ce n'était pas d'actualité».