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    «Quand Trump s'attaque aux femmes, il méprise la moitié de l'humanité»

    À Paris comme dans d'autres villes du monde, une «marche des femmes» est organisée samedi, au lendemain de l'investiture de Trump à la Maison-Blanche. Pour son organisatrice, ce rassemblement doit être une démonstration de force.

    Samedi 21 janvier, au lendemain de la prestation de serment de Donald Trump à Washington, une «marche des femmes» est organisée à Paris.

    Cette marche, ouverte à tous et pas seulement aux femmes, est organisée par la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF), et partira du mur de la Paix à l'École militaire à 14h pour s'achever sur le Parvis des droits humains au Trocadéro.

    Plusieurs associations féministes, pour les droits LGBT, de défense des droits de l'homme, ou encore des syndicats de gauche, ont répondu présents à l'appel de la CLEF.

    Ce rassemblement s'inscrit dans un mouvement plus large, puisque plusieurs autres «marches des femmes» sont prévues dans le monde, le samedi 21 janvier.

    L'idée d'un rassemblement a d'abord vu le jour aux États-Unis, au lendemain de la victoire de Trump en novembre, après une campagne marquée par de nombreuses déclarations sexistes.

    On se souvient notamment de la polémique survenue en octobre 2016 lorsque le Washington Post a déterré une vidéo datant de 2005 dans laquelle Donald Trump tenait des propos extrêmement violents sur les femmes:

    «Vous savez que je suis automatiquement attiré par les belles femmes –je les embrasse immédiatement. C’est comme un aimant. Je les embrasse. Je n’attends même pas. Et quand vous êtes une star, elles vous laissent faire. Vous pouvez faire ce que vous voulez. […] Attrapez-les par la chatte. Faites ce que vous voulez.»

    Une «marche des femmes» à Washington est alors organisée via Facebook pour montrer que de nombreux Américains n'ont jamais digéré les propos sur les femmes tenus par le nouveau président.

    «Le 21 janvier 2017, nous nous unirons pour la "marche des femmes" à Washington. Nous sommes ensemble et solidaires avec nos partenaires et nos enfants pour la protection de nos droits, de notre sécurité, de notre santé et de nos familles -en reconnaissant que nos communautés diversifiées sont la force de notre pays», lit-on sur la page Facebook du rassemblement.


    «La "marche des femmes" à Washington enverra un message audacieux à notre nouveau gouvernement le premier jour de son mandat, et au monde, pour dire que les droits des femmes sont les droits de l'homme.»

    Aujourd'hui, plus de 200.000 personnes ont prévu d'y assister, et parmi elles, une pléthore de célébrités. Ce succès a encouragé plusieurs villes, dont Paris, à organiser un rassemblement en solidarité.

    «Ce sont nos collègues américaines, avec qui nous sommes en contact régulièrement, qui nous ont informées de la marche, on s'est dit qu'on devait défiler en solidarité avec elles», explique à BuzzFeed News Françoise Morvan, présidente de la CLEF.

    «Quand Donald Trump dit qu'il faut "attraper les femmes par la chatte", c'est gravissime. Quand il parle comme ça des femmes, il ne s'adresse pas à une catégorie de personnes, il méprise la moitié de l'humanité», ajoute l'organisatrice de la marche parisienne.

    En plus de protester contre le président Trump, la marche veut surtout faire front commun, avec les autres, pour défendre les droits des femmes.

    «Les droits des femmes sont loin d'être reconnus dans le monde entier, et les droits que nous avons gagnés sont en régression. Il y a une vraie menace, au-delà de Donald Trump. Ce qu'on l'on pensait gagné ne l'est pas forcément, c'est aussi pour cela que l'on défile», ajoute Françoise Morvan.

    Sur Facebook, plus de 2000 personnes ont confirmé leur présence à la marche. Françoise Morvan, elle, espère 5000 participants. «Ce serait une démonstration de force et un message puissant envoyé au monde.»