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    On vous explique la polémique sur la fermeture des voies sur berges à Paris

    La guerre est déclarée entre ceux qui y voient une amélioration pour la qualité de vie des Parisiens, et ceux qui dénoncent une dégradation majeure des conditions de circulation dans la capitale.

    Depuis le mois de juillet, la voie Georges-Pompidou, qui traverse Paris d'est en ouest à travers cinq arrondissements, est fermée à la circulation automobile.

    En gros, c'est une voie rapide qui permettait aux automobilistes de traverser Paris sans s'arrêter.

    43.000 véhicules empruntaient quotidiennement cette voie avant sa fermeture.

    La fermeture de cette voie faisait partie des propositions de Christophe Najdovski, candidat du parti Europe Écologie-Les Verts aux élections municipales de mars 2014.

    Cette fermeture s'inscrit dans les plans de la mairie de Paris pour améliorer la qualité de l'air dans la capitale.

    Rappel des épisodes précédents: la pollution de l'air tue, rien qu'à Paris, 2500 personnes par an.

    #Paris aujourd'hui. La preuve de la nécessité de réduire la place de la voiture en centre-ville #pollution

    Et 48.000 personnes dans tout le pays.

    Et Paris a connu, en 2015, 26 jours de pics de pollution, pendant lesquels une circulation alternée des véhicules peut être mise en place.

    Ce qui a été le cas du 6 au 9 décembre 2016. Même si, comme nous l'avons constaté, les Franciliens ne l'ont pas franchement respectée.

    Vivre à Paris pendant un pic de pollution serait aussi nocif que de respirer la fumée de huit cigarettes dans une pièce fermée.

    La France est d'ailleurs tellement à la bourre dans la lutte contre la pollution de l'air que la Commission européenne a engagé deux procédures contentieuses (pour dépassement des valeurs limites des particules fines PM10 et du dioxyde d'azote NO2).

    Le raisonnement de la ville de Paris est donc simple: moins de place pour la voiture = moins de voiture = moins de pollution.

    Ce qui ne convainc pas vraiment les opposants à la maire de Paris, Anne Hidalgo, principale artisane du projet.

    Les mensonges d’Hidalgo https://t.co/ECW2IT5PgO

    On compte notamment parmi les détracteurs de cette fermeture Claude Goasguen, le maire du 16e arrondissement de Paris.

    Ou encore Florence Barthout, maire du 5e arrondissement.

    "La piétonnisation des voies sur berge rive droite a indiscutablement aggravé la circulation dans Paris" https://t.co/YiVELafErX

    La majeure partie des Républicains du conseil de Paris, bien sûr.

    [CP] Fermeture de la #VoieSurBerge : @Anne_Hidalgo, sortez du déni et du mensonge ⏩ https://t.co/UV0J0p0eJI

    Et tous les gens qui doivent traverser Paris en voiture régulièrement, et se plaignent de bouchons accrus depuis la fermeture de la voie.

    Enfin, Valérie Pécresse, présidente Les Républicains de la région Île-de-France, est une des opposantes les plus farouches à la fermeture de la voie Georges-Pompidou.

    "Ce qui me choque dans la fermeture des #VoiesSurBerge c'est l'absence de solidarité de #Paris avec la #banlieue“… https://t.co/L6IA0W36Kt

    Valérie Pécresse a d'ailleurs déposé un recours au tribunal administratif de Paris, le 25 novembre dernier, pour contester la fermeture des voies sur berges.

    Ma star #chouquettes #PrimaireLeDebat

    Pour ses détracteurs, la fermeture des voies sur berges ferait courir un danger sans précédent à la capitale: des faillites en cascade pour les entreprises franciliennes, une forte augmentation des temps de trajet pour les automobilistes, ainsi que de leur stress, et une montée en flèche de la pollution dans Paris.

    Pour l'instant, personne ne sait très bien si la fermeture de la voie a vraiment provoqué une augmentation de la pollution.

    La ville de Paris et la région Île-de-France se livrent à une guerre des chiffres sans merci, chaque camp accusant l'autre de «désinformation» et de manipulation des données.

    Au milieu du débat, le quotidien Le Monde vient rappeler qu'à Paris, la moitié de l'espace public est dévolue à l'automobile.

    Et la mairie de Paris souligne que 64% des automobilistes qui circulent dans Paris sont des CSP+.

    lI semble en tout cas que la diminution de la circulation à Paris est une réalité sur le long terme.

    #journéetransition Article qui met les points sur les «i» diminution du trafic et qualité de l'air à Paris #airparif https://t.co/ba2zhdEvqR

    En quinze ans, la circulation automobile aurait baissé de plus de 25% dans la capitale.

    Et que certains le vivent très, très mal.

    La voiture n'est pas le meilleur mode de déplacement à Paris ? C'est à cause des ridicules piétons bobos #PiétonBobo

    ¯\_(ツ)_/¯