Quitte à se contredire, Manuel Valls a franchi un nouveau cap sémantique. Interrogé par Europe 1, i-Télé et Le Monde sur l'attaque d'une usine en Isère par Yassin Salhi vendredi, le Premier ministre a mis en garde les Français:
«Nous vivons sous une menace terroriste majeure (...) nous allons combattre dans la durée ce terrorisme (...) Nous ne pouvons pas perdre cette guerre, qui est une guerre de civilisations»
Faisant directement référence au «choc des civilisations» popularisé par les milieux néoconservateurs américains et le président George W. Bush, c'est la première fois que le gouvernement utilise ce terme.
Même au lendemain des dramatiques attentats au début du mois de janvier, et alors que Nicolas Sarkozy annonçait une «guerre déclarée à notre civilisation», Manuel Valls prenait clairement ses distances:
«Nous sommes dans une guerre contre le terrorisme. Nous ne sommes pas dans une guerre contre une religion, contre une civilisation. Que cherchent les terroristes? A créer la peur, à jeter les Français les uns contre les autres, et nous devons être plus forts»
Il ajoutait sur Twitter:
Et si le premier secrétaire du Parti socialiste prend la défense de Manuel Valls, il se refusait aussi à employer ces termes presque uniquement utilisés par la droite jusqu'à présent.