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    Youssouf et Bagui Traoré condamnés à trois et huit mois de prison

    Bagui et Youssouf Traoré, poursuivis pour violences, outrages et menaces sur huit policiers et gendarmes ont été jugés mercredi 14 décembre. Ils ont été condamnés à 8 et 3 mois de prison.


    Mise à jour le 15 décembre. Mercredi, Bagui et Youssouf Traoré, poursuivis pour violences, outrages et menaces sur huit policiers et gendarmes, ont nié les faits devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Leur avocat a notamment pointé les nombreuses incohérences dans les versions des forces de l'ordre. Le procureur a requis 6 mois d'emprisonnement, dont trois de mise à l'épreuve avec interdiction de séjour à Beaumont de trois mois pour Youssouf Traoré. Et dix mois d'emprisonnement ferme avec interdiction de séjour à Beaumont de 3 ans pour Bagui Traoré. Le tribunal a reconnu les deux frères coupables.

    • Youssouf Traoré, jugé pour outrages et menaces de mort à l’encontre de deux agents, a été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis, sans mandat de dépôt.
    • Bagui Traoré, accusé d'avoir porté un coup de poing à une policière municipale, est condamné à 8 mois de prison ferme (avec maintien en détention) et deux ans d'interdiction de séjour à Beaumont-surOise. Ils devront verser 7390€ de dommages et intérêts aux 2 gendarmes et 6 policiers municipaux parties civiles.

    Voici le récit du procès ci-dessous:

    ⚡️ Bagui Traoré condamné à 8 mois de prison ferme. Youssouf Traoré condamné à 3 mois de prison (aménageables) https://t.co/aCoYM9c6Ba

    Mise à jour jeudi 17 novembre à 23h30: Des soutiens d'Adama Traoré ont été refoulés alors qu'ils souhaitaient assister au conseil municipal. Celui-ci a été annulé et la maire a quitté les lieux en refusant de s'exprimer.

    ⚡️Plainte de la maire de Beaumont-sur-Oise contre la sœur d'Adama Traoré: le conseil municipal annulé https://t.co/PQEtcFvcsF



    Traoré: la maire de Beaumont-sur-Oise veut porter plainte contre la famille

    Publié le 17 novembre — Quatre mois après la mort d’Adama Traoré, décédé le 19 juillet lors de son interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), la maire de la ville sort de son silence. Mais pour attaquer en justice la sœur du défunt, Assa Traoré.

    D'après nos informations confirmant celles du Parisien, l'édile UDI de la ville, Nathalie Groux, souhaite déposer une plainte pour diffamation contre Assa Traoré après des propos tenus dans l'émission de Canal+ Le Gros Journal diffusée le 28 septembre.

    «Elle se met du côté des gendarmes»

    Dans ce programme animé par Mouloud Achour, Assa Traoré regrette l'absence de soutien de la part des autorités et notamment du gouvernement et accuse la maire de la ville d'avoir pris le parti des gendarmes:

    «Nous sommes des habitants de Beaumont depuis presque 30 ans, mais nous avons été traités comme des inconnus (...) Nous n'avons toujours pas eu de condoléances, nous avons des bâtons dans les roues depuis le début, dès qu'on veut mettre quelque chose en place. Donc la maire a choisi son camp et de quel côté elle se met, du côté des gendarmes. Ce qui veut dire du côté de la violence policière.»

    Lors du tournage de l'émission, Mouloud Achour s'est vu refuser la possibilité d'installer un plateau. «Nous avions seulement pu y aller en caméra légère», nous confirme le présentateur qui précise ne pas savoir si Canal+ sera aussi poursuivi en diffamation. Contactée à l'époque par BuzzFeed News, la mairie n'avait pas souhaité expliquer sa décision.

    La maire veut que la ville paye les frais de justice

    Dans une proposition de délibération pour le prochain conseil municipal de la ville (que nous nous sommes procurée) prévu ce jeudi soir, la maire annonce donc son intention d'assigner en justice Assa Traoré. Après avoir rappelé qu'elle a déjà déposé plainte pour insulte et outrage (contre d'autres habitants) lors d'une interview donnée dans sa ville en juillet à France 2, elle précise les raisons de sa nouvelle intention:

    «À l'occasion de cette émission (Le Gros Journal, ndlr), Mme Assa Traoré a en effet évoqué une opposition de principe du maire de Beaumont-sur-Oise par rapport aux actions portées par la famille, affirmant: "La maire de Beaumont a choisi son camp, qu'elle se met du côté des gendarmes, c'est-à-dire du côté des violences policières."»

    Cette proposition vise à demander une aide financière (appelée «protection fonctionnelle») pour que le budget communal, comme les textes le prévoient, puisse prendre en charge les frais de justice de cette élue jusqu'à 10.000 euros.

    Aucune condoléances de la part de la maire

    Depuis le décès d'Adama Traoré, l'édile a été critiquée par une partie de ses administrés qui lui reprochent de ne pas s'être exprimée sur la mort de cet habitant, ni d'avoir participé aux différentes marches de soutien. Après un appel au calme lancé suite à plusieurs échauffourées dans la ville, elle avait systématiquement refusé de répondre à la presse. Son compte Facebook, contenant des publications controversées repérées par la militante Sihame Assbague, a par ailleurs été désactivé ce jeudi.

    Contactée par BuzzFeed News, la mairie confirme que «la demande de protection fonctionnelle figure bien à l'ordre du jour du conseil municipal de jeudi», mais refuse, une nouvelle fois, de s'exprimer davantage. S'agissant de publications polémiques sur les réseaux sociaux, son cabinet précise:

    «Non, c'est le compte Facebook privé de la maire, elle n'a rien à dire dessus.»

    «Cette décision honteuse ne fait que confirmer le mépris de la municipalité à l’égard de la famille et des proches d’Adama Traoré», a réagi la famille dans un communiqué. Et d'ajouter:

    «Cela va bientôt faire 4 mois, jour pour jour, que notre frère est mort dans la cour de la gendarmerie de Persan et la maire de notre ville ne nous a toujours pas présenté ses condoléances comme il conviendrait de le faire pour une affaire de ce type. Pire encore, alors que nous tentions de faire entendre nos voix en organisant des repas, des marches, ou des interviews, elle nous a refusé à plusieurs reprises le droit de nous rassembler sur la voie publique.»

    Dans cette même émission, Assa Traoré estimait que sa famille et ses soutiens étaient considérés comme «des citoyens de seconde zone». Et demandait à François Hollande de «prendre ses responsabilités» après les très nombreux éléments troublants mis en lumière lors de l'enquête. Le seul membre du gouvernement à avoir réagi est le ministre de l'Intérieur interrogé par le député Pouria Amirshahi. À cette occasion, Bernard Cazeneuve avait souhaité défendre le travail des forces de l'ordre et, fait notable, n'avait jamais cité le nom d'Adama Traoré.

    Mise à jour le 25 novembre: Pour la première fois depuis quatre mois, le ministre de l'Intérieur adresse un message à la famille d'Adama Traoré.