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    Une ONG crée un cimetière flottant à la mémoire des Syriens morts en mer

    «Je rêvais souvent de contempler la mer. Je déteste ça maintenant. J’aurais préféré mourir sous les bombes en Syrie plutôt que de voir toutes ces personnes mourir», dit un réfugié dans la vidéo.

    L'ONG turque Support to Life a installé fin mai au large de la ville de Kas en Turquie 200 tombes en polystyrène pour rendre hommage aux réfugiés syriens morts en mer après avoir tenté de rejoindre les côtes de l'Europe, rapporte France 24.

    Près de 4000 réfugiés ont trouvé la mort en 2015 en tentant de traverser la mer Méditerranée, selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations.

    Une vidéo déchirante a été réalisée pour illustrer ce projet et attirer l'attention sur le drame des réfugiés en Méditerranée. Plusieurs réfugiés syriens qui ont survécu témoignent.

    «Je rêvais souvent de contempler la mer. Je déteste ça maintenant. J’aurais préféré mourir sous les bombes en Syrie plutôt que de voir toutes ces personnes mourir», dit Khaled Alkhamis.

    On voit ensuite le corps d'une personne dans une housse, gisant au fond de la mer.

    Une mère de famille pense alors à son enfant: «Si vous aviez vu mon fils, il était si jeune. Je n'arrive pas à le faire partir de ma tête, de mon esprit. Ne pas avoir eu plus de temps avec lui me brise le cœur», dit Mariam Al Ahmed en jetant ensuite une fleur à la mer.

    «Beaucoup de mes semblables voulaient traverser la mer pour vivre en Europe, mais la mer est devenue un cimetière pour les Syriens», se désole Khalil Hamza.

    Puis l'on voit les tombes des réfugiés syriens, flottant sur la mer...

    Et notamment celle de Alan Kurdi, le jeune garçon dont la mort avait ému le monde entier.

    «Sur ces tombes, visibles depuis les côtes turques, nous avons écrit les noms de Syriens morts dans cette zone récemment, afin de leur rendre hommage. Nous avons lancé ce projet car nous avions l'impression que la crise des réfugiés intéressait de moins en moins les gens.

    Par ailleurs, cette crise est de plus en plus perçue comme une affaire politique, alors qu'il s'agit de vies humaines avant tout, il ne faut pas l'oublier. Ces Syriens étaient des gens comme nous, qui sont morts simplement car ils rêvaient d'une vie meilleure», a déclaré Ali Arslan, en charge de la communication de l'ONG Support to life, à France 24.

    «En mémoire des milliers de réfugiés qui ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée», conclut la vidéo.