Les Oscars ont eu lieu dimanche 26 février à Los Angeles. Cette cérémonie est la première depuis l'accession de Donald Trump à la Maison-Blanche. Et sur le tapis rouge comme pendant la cérémonie, on a eu droit à de nombreuses remarques sur Trump.
Sur le tapis rouge, on a vu plusieurs personnalités porter un ruban bleu en soutien à l'ACLU, l'union américaine pour les libertés civiles qui s'est battue pour interdire le «muslim ban» devant les tribunaux américains.
Le «muslim ban» est le décret interdisant l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans.
Sur le tapis rouge, Emma Stone portait un badge du Planning familial sur sa robe. Dakota Johnson, elle, l'a accroché sur son sac.
Emma Stone looking good in a Planned Parenthood pin at the #Oscars! #IStandWithPP
Dès son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret interdisant le financement d'organisations non gouvernementales internationales qui sont en faveur de l'IVG. «Les femmes les plus vulnérables dans le monde vont souffrir de cette politique, qui va saper des années d'efforts en faveur de la santé des femmes», avait réagi Cecile Richards, la présidente de Planned Parenthood.
Dans son discours d'ouverture, l'animateur Jimmy Kimmel a lancé plusieurs piques à Trump et sa politique. «Cette émission est regardée en direct par des millions d'Américains et dans 225 pays qui nous détestent», a-t-il lancé.
Jimmy Kimmel a ensuite dit:
«La grande actrice française Isabelle Huppert est avec nous. Comme vous le savez, elle est nommée pour sa performance dans le film Elle, mais j'ai envie de dire que même si personne n'a vu le film, je suis heureux que la sécurité intérieure vous ait laissé entrer.»
Ou encore:
«Nous sommes aux Oscars, vous êtes nommés. Certains d'entre vous vont venir sur ce plateau ce soir et prononcer un discours que le président des États-Unis va tweeter en lettres majuscules pendant qu'il sera aux toilettes à 5h du matin.»
Entre deux remises de prix, Jimmy Kimmel a plaisanté sur les médias américains sur lesquels Trump tape régulièrement:
«S'il y a quelqu'un ici de CNN, du LA Times ou du New York Times, si vous travaillez pour quelque chose avec le mot Times, je voudrais que vous quittiez le bâtiment immédiatement, d'accord? Nous n'avons aucune tolérance pour les fake news. Les fake bronzages on aime, mais les fake news, non.»
Alessandro Bertolazzi, lauréat de l'Oscar pour le meilleur maquillage pour le film Suicide Squad, a dédié son prix aux immigrés du monde entier:
Le discours de remerciement d'Alessandro Bertolazzi, maquilleur de Suicide Squad #Oscars
Cheryl Boone Isaacs, présidente de l'Académie des Oscars, a rappelé que l'art n'avait pas de frontières.
«Ce soir est la preuve que l'art n'a pas de frontières. L'art n'a pas de langue unique, et l'art n'appartient pas à une seule foi. Car la puissance de l'art est qu'elle transcende toutes ces choses et par conséquent, tous les créateurs du monde entier sont reliés par un lien incassable qui est puissant et permanent.
Chacun de nous -tout comme chacun d'entre vous qui est honoré ce soir- est uni aux autres par un lien. Les films que nous aimons, ceux qui importent vraiment quel que soit le pays d'origine, parlent tous de la condition humaine et des valeurs, des peines, des joies, des passions que nous partageons tous. C'est la magie des films et c'est ce que nous célébrons ce soir.»
L'Oscar du meilleur film étranger a été attribué au réalisateur iranien Asghar Farhadi pour Le Client. Absent pour protester contre le «muslim ban», il a adressé un message émouvant en guise de remerciement. C'est Anousheh Ansari, première femme iranienne à aller dans l'espace, qui l'a lu.
Asghar Farhadi a tenu à faire passer un message à Donald Trump #Oscars
L'acteur mexicain Gael García Bernal s'est dit contre «toute forme de mur», pointant ainsi du doigt le projet de mur entre les États-Unis et le Mexique de Donald Trump.
«Les acteurs sont des travailleurs immigrés. Nous voyageons partout dans le monde, nous construisons des familles, nous construisons des histoires, nous construisons une vie qui ne peut être divisée. En tant que Mexicain, Latino-Américain, travailleur immigré, en tant qu'être humain, je suis contre n'importe quel mur qui voudrait nous séparer.»
Fait suffisamment rare pour être souligné, un journal, le New York Times, a diffusé un spot pendant la coupure pub pour rappeler qu'aujourd'hui, plus que jamais, la vérité et l'information sont indispensables.
The New York Times has a new marketing campaign: "The truth is more important now than ever."
«Deux heures sont passées et Donald Trump n'a pas encore tweeté sur nous. Je commence à m'inquiéter pour lui», a déclaré Jimmy Kimmel, avant d'envoyer en direct un tweet au président.
Et voici les tweets en question:
Hey @realDonaldTrump u up?
«Hey Donald Trump, tu es réveillé?»
@realDonaldTrump #Merylsayshi
«Meryl te passe le bonjour.»
Reste à savoir si Donald Trump tweetera ses impressions comme pour les Golden Globes!
