C'était en 1992: les joueurs du monde entier découvraient Super Mario Kart. Écoulé à plus de huit millions d'exemplaires sur Super Nintendo dans le monde, le jeu est le premier d'une longue série de cartons.
23 ans plus tard, une irréductible communauté de passionnés s'affronte, du 18 août au 22 août, lors des championnats du monde de Super Mario Kart dans la petite ville de la Suze-sur-Sarthe (4000 habitants).
Parmi la soixantaine de participants, certains sont venus de loin se frotter aux meilleurs joueurs: États-Unis, Brésil, Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne, Belgique, Italie, ou encore Suisse.
Même s'il existe des versions plus récentes, notamment sur Wii U, c'est la plus ancienne qui les intéresse.
«Au début, en 2002, c'était juste un championnat de France», explique Guillaume Leviach, le président de l'association organisatrice. Au fil des ans, la manifestation a grandi jusqu'à attirer des joueurs étrangers et devenir «mondiale» en 2009.
Grâce au soutien de sponsors, dont Nintendo, l'événement peut offrir médailles et lots de qualité aux gagnants.
Pourquoi un tel engouement pour un jeu aussi ancien, dont les graphismes peuvent paraître datés?
«Parce que c'est le meilleur Mario Kart, celui qui a les mécaniques de jeu le plus intéressantes», explique Sami Çetin, le champion britannique qui vient chaque année en France depuis 2008 pour la compétition de «référence».
«Je suis tombé dedans en 1998. J'ai commencé à tenir un site qui tenait des classements des temps des joueurs sur les différents circuits, pour qu'on puisse comparer nos niveaux.
Cela a permis d'échanger entre joueurs du monde entier, ce qui n'était pas possible avant qu'il y ait le web. Vous savez, les compétitions comme celle-ci sont très difficiles à organiser, cela demande du temps et des moyens financiers, on n'a jamais réussi à faire aussi bien au Royaume-Uni.»
Aujourd'hui, ces hardcore gamers de Super Mario Kart placent la barre très haut. «À force de se rencontrer, il y a des rivalités qui se créent et le niveau monte», sourit Guillaume Leviach. La moindre erreur devient très vite fatale:
À ce petit jeu-là, c'est le Français Florent Lecoanet qui domine le monde. Il a remporté le classement général chaque année depuis 2009, sauf en 2012.
Et il est bien parti pour faire de même en 2015, avec deux titres (time trial et match race) en deux jours.
En général, quand il joue, ça se termine comme ça:
Florent Lecoanet explique à BuzzFeed France qu'il s'est entraîné jusqu'à «trois-quatre heures par jour» pour maîtriser les arcanes du jeu les premières années, après s'être lancé en 2005 dans la compétition.
Aujourd'hui, il a un peu levé le pied à cause de son travail dans un rectorat, mais il s'entraîne «tous les jours» à fond les semaines qui précèdent les championnats pour se rôder.