Voici Florent Lecoanet. Avec ses grandes paluches et sa troublante ressemblance avec Roger Federer, on pourrait facilement s'imaginer que ce Français est un joueur de tennis.
Comme Federer à une époque, ce trentenaire rennais écrase bien sa discipline, mais il préfère les manettes aux raquettes. Depuis quelques années, c'est lui le boss de Super Mario Kart (la version sortie sur Super Nintendo en 1992).
Posey ! #RetrogamingDays #Evreux avec @RetroEvent27 #SuperMarioKart #FFSMK
«J'ai commencé la compétition en 2005», raconte Florent Lecoanet à BuzzFeed France à l'occasion des championnats du monde de Super Mario Kart, du 18 au 22 août à La Suze-sur-Sarthe.
Ce trentenaire breton explique qu'il a commencé un peu par hasard, après avoir joué à la version sur GameCube de la série. Avant de monter en puissance:
En 2007, il décroche son premier titre aux championnats de France. Puis une nouvelle couronne en 2008, année où la compétition devient européenne.
À partir de 2009, les championnats deviennent mondiaux et réunissent les meilleurs joueurs venus d'un peu partout en Europe, des États-Unis voire du Japon parfois. Le début d'une série de six titres mondiaux en sept ans pour Florent Lecoanet (la couronne ne lui échappe qu'en 2012).
«Pendant environ cinq ans, j'ai joué à fond, trois-quatre heures par jour. Depuis trois ans, mon travail au rectorat me prend pas mal de temps donc je joue moins. Par contre, je m'entraîne à fond avant les championnats.»
«Ce qui me plaît, c'est que c'est un vrai championnat du monde, compétitif, avec un niveau qui augmente vraiment au fil des années, mais qu'en même temps cela reste convivial. Un peu comme le jeu en lui-même, auquel on joue à la base entre potes.»
Détail qui a son importance: le Français lime certains boutons de sa manette, comme beaucoup de joueurs, afin de faciliter certaines combinaisons de touches.
En tournoi, cela donne d'impressionnantes séries de victoires, où la plupart de ses adversaires semblent ne pas pouvoir l'inquiéter.
Geoffrey, qui participe aux championnats de France de Super Mario Kart depuis 2005, applaudit le champion:
«Florent, ça fait longtemps que je le joue et franchement, il est très fort. Il a de l'entraînement, c'est sûr. Il est aussi fort techniquement et tactiquement. Et puis il a un très gros mental.»
Pour Guillaume Leviach, président de la Fédération Française de Super Mario Kart, qui organise les championnats du monde, beaucoup de paramètres entrent en compte pour atteindre un tel niveau:
«On ne dirait pas comme ça mais Super Mario Kart demande beaucoup de skills pour être compétitif. C'est très complexe. Beaucoup de joueurs se sont entraînés, explorent des choses, s'entraînent à réagir à des situations précises et sont en permanence en recherche de nouvelles stratégies.
Le jeu en lui-même est sorti il y a 23 ans, mais on a encore découvert depuis deux-trois ans des nouveaux raccourcis qui utilisent les champignons et les plumes.»
Les fans, eux, apprécient le travail de l'artiste:
Grâce à ses résultats, Florent a le luxe d'être sponsorisé par Meltdown, une chaîne internationale de bars dédiée au e-sport.
I'm very proud to join officially the @meltdownparis team, alongside with champions like @MD_Stephano & @MD_Louffy !
L'entreprise ne le rémunère pas directement, mais lui défraie des déplacements et lui paie des hôtels. «Cela facilite mes voyages et cela me permet d'aller à des événements plus loin qu'avant, par exemple des conventions de speedrun», explique l'intéressé.
Visiblement, sa domination n'est pas terminée: sur les quatre épreuves proposées au championnat de France 2015, il en a remportées deux (time trial et match race) et a terminé, pour la sixième fois, champion du monde.
