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    Violente évacuation de migrants par la police à Paris : «Arrête, arrête, c'est un élu!»

    Une opération d'évacuation d'un camp de migrants a été menée par la police ce lundi à Paris. Un élu du 18e arrondissement a été frappé par des CRS et de nombreux migrants ont été violemment bousculés. Contacté, le ministère de l'Intérieur assume sa position «humaine et ferme à la fois».

    Ajout de la vidéo de Politis

    «On ne s'attendait pas du tout à ce que la police charge». Rencontré quelques minutes après l'intervention de la police ce lundi devant la halle Pajol dans le 18e à Paris, Hugo Touzet est encore sonné. Adjoint Front de gauche en charge de l'accès au droit à la mairie de cet arrondissement et collaborateur au Sénat, il était présent sur les lieux pour «protéger les migrants».

    Environ cent migrants expulsés vendredi sont rapidement revenus ce week-end devant la halle Pajol et beaucoup de militants Front de gauche et EELV sont venus pour apporter une aide. Nous avions également sollicité la préfecture et le gouvernement pour trouver un autre endroit et examiner la situations de chacune de ces personnes. Nous étions tous pacifistes, tout s'était très bien passé ce week-end.

    Des élus et militants ce week-end avec les migrants:

    Mon ami élu @HugoTouzet au côté des migrants rassemblés devant la Halle Pajol. #Solidarité #Paris18 (1)

    Mais ce lundi, le préfet a donné l'ordre d'expulser les demandeurs d'asile. En effet, vers 14 heures plusieurs cars de CRS ont encerclé le groupe de migrants originaires d'Erythrée avant de lancer du gaz lacrymogène et de les embarquer dans des camions. Dans ce mouvement de foule, Hugo Touzet a également été mis à terre par «quatre policiers»:

    Avec plusieurs élus et militants, nous nous sommes postés devant les migrants pour éviter qu'ils soient embarqués. Plusieurs policiers ont essayé de m'extirper du cortège et en m'attrapant, un CRS a glissé sur un carton avant de tomber à terre. Par vengeance sûrement, j'ai reçu un gros coup de poing en pleine mâchoire alors même que ma carte d'élu était visible. Il a été stoppé par un de ses collègues qui lui a dit "arrête, arrête, c'est un élu".

    Dans une vidéo (à partir de la 6e minute) tournée par le site Politis, on distingue clairement l'élu tomber et le policier dire à son collègue : «Doucement, c'est un élu»

    Voir cette vidéo sur YouTube

    youtube.com

    Solidaire de mon camarade @HugoTouzet molesté à la Halle Pajol alors qu'il manifestait son soutien aux migrants.

    Viens de se faire ceinturer au sol et taper par un CRC. "Arrete arrête c'est un elu" dit un des policiers. #honte

    Ce plus jeune élu de Paris «hésite encore à porter plainte».

    Sur Twitter, d'autres militants et journalistes ont également témoigné de la violence policière. Selon l'un d'eux, les forces de l'ordre auraient même tenu des propos homophobes et racistes:

    Nombreux témoignages de propos violemment racistes et homophobes des CRS lors de l'expulsion des migrants à la Halle Pajol. Consternant.

    La police fait monter de force les réfugiés #pajol

    Tu le sens l'esprit du #11janvier? https://t.co/eEzufVVIFI #Pajol

    Venue sans interprète @prefpolice improvise prise en charge d'un réfugié avec citoyen fr d'origine érythréenne #pajol

    Encerclés par les CRC. Merci @manuelvalls

    Selon la préfecture, environ 90 migrants ont été emmenés ce lundi. Mais plusieurs d'entre eux ont dû être évacués en ambulance tandis que de nombreux élus de Paris regrettaient que «le gouvernement Valls puisse préférer une action aussi violente plutôt que de proposer des solutions pacifistes».

    Cette intervention intervient trois jours après une autre évacuation, toujours dans le même arrondissement.

    Vendredi, la police a délogé ces mêmes demandeurs d'asile du square de l'église Saint-Bernard et les a obligés… à prendre le métro pour se disperser.

    Les migrants sont poussés en force à l'intérieur du métro #lachapelle

    Il n'y a pas eu de violences policières. Le gaz lacrymogène, c'est juste du maintien de l'ordre. Maintenant, les migrants vont être placés en centre de rétention pour ceux qui ne peuvent pas demander l'asile. La position de Bernard Cazeneuve est simple: humanité et fermeté.

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