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    10 témoignages saisissants pour dénoncer la lesbophobie

    «Je ne sais pas si je peux dire qu'un témoignage m'a marqué plus qu'un autre, mais j'admets être particulièrement choquée par les menaces de viol ou d'agression physique: il reste encore beaucoup de travail à faire.»

    Comment dénoncer l'homophobie ordinaire que subissent de nombreuses lesbiennes à travers le monde? C'est la question à laquelle Sophie (le prénom a été modifié), a choisi de répondre en créant le Tumblr «Lesbeton» il y a un mois.

    Dessus, elle publie des photos avec des témoignages envoyés par des femmes victimes de lesbophobie à travers le monde.

    La vingtaine, cette jeune française se présente comme «féministe» et «lesbienne» tout en précisant que ces qualificatifs sont forcément «réducteurs». Par mail, elle a accepté d'expliquer ce qui l'a poussée à se lancer:

    «Avec mon ex petite amie, peu importe la ville, peu importe l'activité, nous nous faisions toujours aborder dans la rue. Les remarques pouvaient être assez crues, par exemple: "vous êtes lesbiennes? Alors vous ne connaîtrez jamais la meilleure sensation du monde: celle d'une grosse bite!"

    Il faut savoir que ces remarques ne constituaient qu'une partie de notre quotidien, je n'évoque même pas les coups de klaxon, les regards insistants ou les voitures qui nous suivaient, etc. J'ai saturé, j'en ai parlé à un ami pour la première fois, il y a un mois à peine. Il m'a dit "parles-en, explique, bats-toi!" Lesbeton est né comme ça, pour transformer une expérience négative en une initiative positive.»

    Un témoignage plus marquant qu'un autre?

    «Je ne sais pas si je peux dire qu'un témoignage m'a marqué plus qu'un autre, car ils sont tous assez révélateurs. Cependant, j'admets être particulièrement choquée par les menaces de viol ou d'agression physique: il reste encore beaucoup de travail à faire».

    Depuis que Lesbeton a été lancé, les contributions ne cessent d'augmenter. Sophie précise que la majorité des contributions sont anonymes et que les «photos sont bien plus rares».

    Ce Tumblr est aussi sa façon d'obliger les médias à s'intéresser à ce problème:

    «De façon générale, les femmes sont moins représentées, il suffit d'ouvrir un manuel scolaire pour s'en rendre compte. Alors, dès qu'il s'agit d'une femme lesbienne, elle est doublement invisible».

    Elle ajoute:

    «Je pense que le problème est avant tout très méconnu, que ce soit par les politiques ou les médias. Cependant, les médias connaissent un éveil récent aux questions d'égalité homme-femme ou de harcèlement de rue, même si le traitement n'est pas toujours satisfaisant».

    La créatrice de Lesbeton est toutefois un peu plus optimiste ces derniers temps sur la volonté politique de lutter contre le harcèlement des femmes:

    «Le Haut Conseil à l'Egalité a rendu en avril un avis sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports, ce qui devrait déboucher sur des mesures concrètes. Ca ne va pas régler tous les problèmes mais c'est un premier pas politique.»

    Grâce à Lesbeton, Sophie espère aider toutes les femmes, lesbiennes ou pas, victimes de harcèlement.

    Le plus important pour cette étudiante? Que l'impact de son site ne soit pas qu'éphémère:

    «Je ne veux pas que Lesbeton soit une initiative isolée qui a créé le buzz pendant une semaine, j'aimerais que ça débouche sur des collaborations ou que ça encourage d'autres personnes à s'engager, à en parler ou juste à y réfléchir».

    Heureusement, certaines images donnent un peu d'espoir.

    Vous pouvez suivre le Tumblr Lesbeton ici ou envoyer un témoignage ici.

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    *Des femmes racontent leurs expériences de harcèlement quotidien

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