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Malaise chez JeuxVideo.com, des chroniqueurs claquent la porte

La direction du site a envoyé un ultimatum à ses chroniqueurs lundi. Ces derniers, soutenus par la communauté, haussent le ton.

Ils s'appellent Merci Dorian, Real Myop ou After Bit. Ces chroniqueurs vidéo, qui cumulent chacun des millions de vues, publient leurs vidéos sur le site JeuxVideo.com.

Sauf que depuis plusieurs jours, un conflit ouvert oppose ces chroniqueurs à la direction du site. Real Myop, qui anime la chronique Speed Game avec Cœur de Vandale, nous explique que tout est parti d'un mail envoyé lundi 27 juillet par la rédaction:

«Tous les chroniqueurs du site ont reçu un mail lundi qui leur explique que les vues sur leurs vidéos ont baissé. On nous donne jusqu'au 10 août pour trouver un nouveau concept de vidéo et jusqu'au 17 août pour tourner un pilote.

Le mail dit clairement que les contrats de ceux qui ne joueront pas le jeu ne seront pas renouvelés.»

Le ton est monté d'un cran encore dans un fil de discussion dédié à l'avenir des chroniques sur JeuxVideo.com. Le rédacteur en chef du site, Frédéric Goyon (alias Rivaol), est monté au créneau pour défendre sa ligne.

Charles, qui co-anime la chronique After Bit, lui a rapidement écrit une réponse cinglante. Il y dénonce ses conditions de travail -il indique être rémunéré «450 euros nets par mois» pour «60h de travail par semaine» et annonce sa démission.

Au total, plus de 1500 commentaires ont fusé dans ce fil de discussion.

Un autre chroniqueur, Parlons Peu, Parlons Pub, a dans la foulée annoncé qu'il mettait lui aussi fin à sa collaboration à JeuxVideo.com.

Facebook: ParlonsPeuParlonsPub

Real Myop indique à BuzzFeed France son intention de ne pas répondre à l'exigence de JeuxVideo.com de proposer une nouvelle chronique. Il s'attend donc à ne pas voir son contrat avec JeuxVideo.com renouvelé en décembre.

Rivaol, le rédacteur en chef de JeuxVideo.com, défend sa démarche auprès de BuzzFeed.com:

«Je suis étonné des proportions que cela prend. Sur la forme, le message était maladroit, mais ça ne change rien au fond du problème. Notre but n'est pas de remplacer les chroniqueurs, c'est de les aider à renouveler leurs chroniques pour continuer avec eux. C'est un peu comme la réflexion que se font les chaînes de télé avant la rentrée.»

Plusieurs motifs de grogne apparaissent dans le discours des chroniqueurs du site:

1. Une rémunération peu avantageuse. De Charles d'After Bit qui explique gagner 450 euros nets par mois à Real Myop qui affirme percevoir l'équivalent d'un petit Smic.

2. Des engagements non-respectés de la part de JeuxVideo.com. Selon les chroniqueurs, JeuxVideo.com leur donne peu de visibilité et fait peu d'efforts (marketing ou techniques, comme le lecteur de vidéos maison jugé «obsolète») pour développer leur audience. Le mail reçu lundi n'a fait qu'empirer ce ressenti de longue date.

3. Les changements dans la ligne éditoriale du site depuis son rachat par le groupe Webedia en 2014.

4. Des audiences en chute libre. La direction de JeuxVideo.com se plaint des mauvaises audiences de ses chroniqueurs? Ces derniers se plaignent de la baisse des audiences du site! En avril 2015, il totalisait 268,7 millions de pages vues, selon l'OJD, contre 395,3 millions en avril 2014 (-32% en un an). Depuis mai, l'audience du site n'est d'ailleurs plus mentionnée dans les chiffres de l'OJD.

Rivaol reconnaît en grande partie les problèmes pointés par les chroniqueurs, mais estime qu'ils ont aussi leur part de responsabilité à assumer:

«Leur audience a commencé à baisser avant celle de JeuxVideo.com. On est quand même le troisième site de jeux vidéo d'Europe, on leur offre une visibilité excellente.

Nous voulons bien chercher des solutions, mais on ne peut pas satisfaire tout le monde.»

Les internautes du forum de JeuxVideo.com (l'un des plus actifs en France), eux, prennent largement le parti des chroniqueurs.

Rivaol sait bien que la communauté de JeuxVideo.com est particulièrement méfiante envers la rédaction du site depuis son rachat par Webedia. «À nous d'apporter la bonne réponse pour endiguer ça», souffle-t-il.

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