L'allocation de rentrée scolaire (ARS) est versée ce mardi 18 août aux 3 millions de familles qui en bénéficient.
En théorie, cette aide de 363 à 396 euros selon l'âge de l'enfant vise à financer les dépenses liées à la rentrée.
Mais comme la somme est versée directement aux familles, il est possible pour ces dernières de l'utiliser à d'autres fins. Dans ce contexte, certains croient savoir que les aides servent pour beaucoup à financer des équipements de loisirs.
D'autres vont plus loin en postant sur des Twitter des photos censées montrer ce supposé effet d'aubaine pour les vendeurs de télévision ou autres.
Comme cette photo...
... qui n'a rien à voir avec l'ARS puisqu'elle a été prise lors de soldes dans un magasin Auchan du Nord en 2011.
Ou bien cette image...
... qui a été prises lors de soldes du Black Friday américain en novembre 2013.
Ou encore celle-la...
... qui est régulièrement reprise par des sites d'extrême droite depuis plusieurs années, et a été prise en Martinique en septembre 2009, apparemment lors d'une période de soldes liée à l'anniversaire d'un magasin.
Au-delà des intox, le débat sur l'utilisation de l'ARS revient chaque année en France. En grande partie parce qu'un même député LR (ex-UMP), Édouard Courtial, remet le couvert chaque année depuis 2008. Et il n'a pas manqué à l'appel cette année encore.
Comme le relèvent Le Lab d'Europe 1 et le Huffington Post, le député a fait évoluer son argumentaire au fil des ans et des évolutions technologiques:
- En 2008: «L'ARS ne doit pas servir à acheter un écran plat».
- En 2010, place à «l'écran plasma».
- En 2015, c'est le grand bon en avant technologique avec les «télévisions 3D».
Edouard Courtial dit qu'il ne remet pas en cause cette aide, mais il demande à ce qu'elle soit versée sous forme de «bons d'achat» ou «en aidant les coopératives scolaires». Proposition rejetée par la gauche puis la droite.
Nadine Morano, alors secrétaire d'État à la famille, avait répondu en 2010 que «bien sûr il y a des abus, mais ils sont marginaux», tout en pointant le «coût de gestion» de la mise en place de bons d'achat.