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    15 photos qui montrent l'épidémie de VIH et de sida en Ukraine

    Le photographe Pascal Vossen a voyagé en Ukraine avec le journaliste Nils Adler pour illustrer cette tragédie nationale qu'est le sida.

    On estime à 290.000 le nombre de personnes porteuses du VIH en Ukraine. Depuis le début du conflit en 2014, le gouvernement a arrêté de remplir ses obligations envers le programme national de lutte contre le sida, laissant aux organisations internationales et aux ONG locales le soin de tout faire, depuis l'approvisionnement en médicaments jusqu'aux programmes de traitement.

    Frustrés par le manque de données et inquiets des effets potentiellement désastreux que cette inaction aura sur le pays dans un proche avenir, nous avons pensé qu'il serait plus parlant de montrer les vies des personnes à risques ou malades. C'est une situation qui —contrairement à la première épidémie— est largement évitable, mais il faut agir maintenant et sans attendre.

    Le pays avait fait de très grands progrès dans la lutte contre la propagation du VIH. En 2012, le nombre de nouveaux cas avait chuté pour la première fois. Mais c'est le comportement des hommes —en l'occurrence la corruption, la violence, la discrimination et l'inaction— qui réduit actuellement à néant une grande partie de ces progrès. Les affrontements de 2013 ont détruit la plus grande partie de l'infrastructure de santé tout en déplaçant plus d'un million de personnes, et pourtant le gouvernement refuse d'acheter des médicaments génériques moins chers et réduit également sa contribution financière au programme national de lutte contre l'épidémie. En plus de tout cela, la stigmatisation à l'égard des séropositifs ou des membres de groupes à risques fait que beaucoup des personnes rencontrées, qui auraient eu besoin d'être traitées ou dépistées, étaient trop effrayées pour se rendre dans les centres de soin.

    Nous ne nous attendions tout simplement pas à ce que le gouvernement ne prenne pas ce problème au sérieux, ou qu'il réagisse au conflit d'une façon irréfléchie en changeant la destination des fonds. Oui, on a besoin d'envoyer des troupes au front, mais il s'agit ici d'une épidémie, et les conséquences de cette inaction présente se feront pleinement sentir dans quelques années.