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    Une organisation musulmane britannique remet le prix de l'islamophobe de l'année à Charlie Hebdo

    «C'est exactement le même genre de choses que fait Charlie Hebdo. Cela fait affront à certaines personnes, mais c'est satirique», a affirmé Massoud Shadjareh, le président de l'Islamic Human Rights Commission, dans une interview avec BuzzFeed France.

    Samedi 7 mars, l'organisation britannique Islamic Human Rights Commission a décerné le prix international de l'islamophobie à Charlie Hebdo.

    Tous les ans, l'organisation spécialisée, selon son site, dans «la lutte pour la justice», organise cette remise de prix décernés aux pires islamophobes de l'année.

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    La bande-annonce de la soirée. youtube.com

    Charlie Hebdo y était nommé dans la catégorie «internationale», aux côtés de Barack Obama, Benyamin Netanyahou, et de l'animateur télé américain Bill Maher.

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    Et c'est donc l'hebdomadaire satirique français qui a remporté le prix.

    Décerner un tel prix à Charlie Hebdo, quelques mois après l'attentat du 7 janvier qui a causé la mort de 12 personnes dont 8 de la rédaction, a de quoi choquer. Mais Shadjareh dénonce les détracteurs du prix.

    «Si Charlie Hebdo a le droit de faire des caricatures et a le droit d'insulter certaines personnes parce qu'ils pensent que les insultes satiriques sont acceptables, alors nous aussi nous avons le droit de faire ça», a-t-il dit.

    «Si un blanc remettait ces prix et se moquait de Charlie Hebdo, on n'en ferait pas tout un plat», a-t-il ajouté. «Mais il semble que nous les musulmans n'avons pas le droit d'utiliser la satire pour faire passer un message.»

    «Si on décide, en tant que société, qu'on ne peut pas rire de certains sujets, alors mettons-nous tous d'accord sur lesquels», a poursuivi Shadjareh. «Mais si vous dites qu'on peut rire de tout, alors allons-y.»

    Autre primé de la soirée, Maajid Nawaz, un ancien djihadiste, fondateur de Quilliam, un think-tank britannique qui, selon son site, «combat les discours extrémistes» et «défend la liberté de culte, l'égalité, les droits de l'homme et la démocratie». Il s'est vu remettre le prix de l'islamophone britannique de l'année.

    Les prix de l'islamophobie ont été salués par le passé par des personnalités britanniques comme l'archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, et le commentateur politique du Daily Telegraph, Peter Oborne.

    Mais Massoud Shadjareh a déjà été au cœur d'une autre polémique en 2014. Dans un article du site Russia Today, publié en décembre et cité par Slate.fr, il accusait les États-Unis et le Royaume-Uni d'avoir soutenu l'État Islamique. «Ceux qui ont soutenu l'État Islamique en Syrie étaient les États-Unis et le gouvernement britannique, pas la communauté musulmane», affirmait-il.

    La perception de Charlie Hebdo comme d'un journal islamophobe est assez répandue dans les pays anglo-saxons depuis les attentats de janvier.

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