C'était le tout dernier débat de cette élection présidentielle, celui qui compte le plus, le débat dé-ci-sif: Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés mercredi 3 mai, lors d'un débat qui a duré près de 2h30.
Côté journalistes, oubliez les présentateurs vedettes. Le débat était animé par des journalistes qu'on a pas trop l'habitude de voir: Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq.
Marine Le Pen a été la première à prendre la parole... et elle a directement attaqué Emmanuel Macron.
Réponse de Macron: «Vous avez démontré que vous n’êtes pas la candidate de l’esprit de finesse, de la volonté d’un débat démocratique, équilibré et ouvert, je ne m’attendais pas à autre chose.»
Et puis elle a... continué à attaquer Macron.
Notamment sur le fait qu'il était ministre de l'Économie lors de la vente de SFR à Patrick Drahi (sauf que ce n'est pas vrai).
Elle a aussi taclé: «Je vois que vous cherchez à jouer à l'élève et au professeur mais en ce qui me concerne ce n'est pas particulièrement mon truc».
Marine Le Pen état vraiment agressive. Et ça a donné une impression un peu bizarre.
En fait, très rapidement, ça a donné ça:
Tout le monde parlait en même temps et on ne comprenait plus RIEN. 😱
C'était vraiment vraiment vraiment fatiguant.
Les journalistes ont tenté de reprendre la parole mais ça n'a pas trop marché.
C'était comme s'ils n'étaient pas là.
Franchement, ils auraient mieux fait de se barrer du plateau pour casser la croûte.
Le désespoir se lisait sur les visages.
«Bon, arrêtez tous les deux», a fini par lâcher Nathalie Saint-Cricq, visiblement au bout de sa vie.
Le débat, résumé en une image:
Si Marine Le Pen a beaucoup attaqué Macron, elle a beaucoup moins parlé de ses propres propositions.
Même si elle a pas mal regardé ses fiches.
Car elle avait vraiment beaucoup BEAUCOUP de fiches.
«Vous êtes en train de créer des filières de GPA à l’étranger», a encore accusé Marine Le Pen (pourtant Emmanuel Macron est contre l'autorisation de la GPA en France). Puis elle a assuré que le candidat d'En marche était soutenu par l'UOIF et qu'il avait une «complaisance» avec le fondamentalisme islamique (c'est toujours incorrect).
Réponse d'Emmanuel Macron:
Elle a aussi chargé sur le fait que Macron était «l’héritier de François Hollande».
Et puis, incroyable mais vrai, Emmanuel Macron a utilisé l'expression «poudre de perlimpinpin».
(On a aussi eu droit à «galimatias» et à «se tenir les côtes»)
Plus sérieusement, il est revenu sur la sortie de Marine Le Pen sur le Vel d'Hiv', qui a estimé le mois dernier que la France n’était «pas responsable» de cette rafle, en 1942.
Questionnée sur l'euro, Marine Le Pen est restée assez flou.
Sur les affaires, elle a fait des sous-entendus:
Et puis, tout d'un coup, on a tout simplement perdu Marine Le Pen.
Non mais vraiment.
Chaque candidat a fini par une carte blanche.
Marine Le Pen: «Je n'ai pas de thème choisi, c’est une philosophie générale. La France que vous défendez n’est pas la France. C’est une salle de marché, c’est la guerre de tous contre tous (...). Ce n’est pas la vision qui est la mienne. Je crois à la solidarité. Je crois que la France est une nation avec une culture, avec un peuple, avec une espérance qui est l'espérance de pouvoir continuer dans des conditions respectueuses à commercer avec les autres nations du monde, à rétablir une diplomatie.»
Emmanuel Macron: «Ce qu’on vient de vivre en dit long sur ce que vous êtes. On vous demande une carte blanche et vous salissez l’adversaire (...) Le pays vous importe peu, vous n’avez pas de projet pour lui. (...) La France que je veux vaut beaucoup mieux que ça, elle ne sera pas divisée.»