Voici Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes.
Lundi 12 juin, tard dans la soirée, elle a tweeté plusieurs photos d'elle dans le quartier de La Chapelle-Pajol, à Paris, et a commenté, en signant de ses initiales: «Les lois de la République protègent les femmes, elles s'appliquent à toute heure et en tout lieu».
Depuis plusieurs semaines, il existe une polémique autour de la question du harcèlement de rue à La Chapelle-Pajol. Dans un article publié le 18 mai, Le Parisien a en effet écrit que «les femmes n'ont plus droit de cité» dans ce quartier. L'article relayait une pétition d'habitantes lancée «pour dénoncer la situation».
La maire de Paris a réagi en expliquant qu'un «dispositif dédié» allait être mis en place. Mais d'autres personnes ont dénoncé une «manipulation», qui stigmatise une population en grande partie immigrée, alors que le harcèlement de rue n'est pas limité à ce quartier.
Si quelques internautes ont félicité Marlène Schiappa pour sa démarche...
... d'autres ont expliqué n'avoir pas compris ce qu'elle voulait dire.
Et ont demandé des précisions.
Le tweet a été très rapidement supprimé et le compte Twitter de Marlène Schiappa est passé en privé dans la foulée.
Le compte est resté en privé jusqu'au lendemain matin. «Simple erreur de manip», a expliqué Marlène Schiappa sur Twitter.
En ce qui concerne le tweet supprimé sur La Chapelle-Pajol, «c’est un bug communicationnel», explique l’entourage de la secrétaire d’État à BuzzFeed News. Et de préciser:
«Elle a voulu aller voir par elle-même ce dont il s’agissait, elle a communiqué dessus. Mais aujourd’hui elle reçoit Stop harcèlement de rue et Paye ta shnek, qui sont sur ces thématiques du harcèlement de rue. Donc il ne faut pas faire les choses dans le désordre. Il est important qu’elle voit ces deux associations, qui sont tête de pont sur le sujet, avant de communiquer là-dessus.»
«Elle assume d’y avoir été par elle-même, mais on a pas fait les choses dans l’ordre tout simplement», résume son entourage.
Quant à la signification de son tweet, son entourage explique: «Le tweet voulait dire qu’elle a été voir par elle-même».
«Elle veut se rendre compte par elle-même, que ce soit là ou ailleurs. Son point de vue, c’est qu’il s’agit d’un problème d’ordre public plus que de simple harcèlement de rue à cet endroit là. Son action publique n’est pas ciblée à un endroit en particulier, mais c’est vraiment une action publique au niveau national car c’est un vrai gros sujet.»