Des internautes s'entraident pour savoir comment répondre au harcèlement dans ce groupe Facebook intitulé «Répondons!».
Les plus de 4.000 membres peuvent demander des idées de réponses aux autres membres du groupe, après une situation vécue.
Les membres peuvent aussi poster leurs exemples de petites victoires, quand leur réponse a fait mouche.
Il y a des réponses au harcèlement de rue, mais aussi aux sollicitations en ligne, captures d'écran à l'appui.
On peut lire dans la description de la communauté: «Ce groupe a pour vocation de nous fournir les mots dont on peut manquer pour répondre à des insultes, comportements sexistes, racistes, homophobes, transphobes, grossophobes, putophobes, harcèlement de rue, abus, regards insistants, etc».
Les membres échangent donc des réponses qui, dans leur expérience, ont déjà fonctionné...
...ou des idées de réponses trouvées sur le web.
Le groupe a été lancé par Léo en septembre 2014. Contactée par BuzzFeed, elle dit qu'elle a créé le groupe après avoir été victime d'une agression.
«Avant, je répondais toujours dans la rue quand on me harcelait. Je pensais que j'avais pas vraiment besoin du féminisme, je me débrouillais plutôt pas mal toute seule.»
«Et puis un jour, je me suis fait tabasser après avoir répondu à un type, à 13h, dans un quartier "chic" comme on dit, à Paris. Plein de gens sont passés et n'ont rien fait.
Je me suis dit "OK, là il faut vraiment faire quelque chose, et surtout, il faut s'unir face à ce genre de situations". Pendant un an, j'ai lentement digéré cet évènement. Je n'ai plus répondu une seule fois. J'ai réfléchi, je me suis demandée si je l'avais cherché en "répondant". En fait, je me suis rendu compte que je n'aurais jamais pu me taire face à ce mec.»
Elle est arrivée à la conclusion suivante: «Quoiqu’on réponde, de toute façon, on prend le risque de se faire casser la gueule.»
«A partir du moment où on sort dans la rue, où on existe, on peut être violenté-e si on n'est pas dominant.»
Elle a donc créé le groupe et dit avoir obtenu des retours «très positifs».
La communauté est gérée avec l'aide d'Emi, Elo, Steph, Lehna, Masha, Marquise, Cassandre et, avant elles, Souris, Sophie, Mariette et Clémence. «Elles s'occupent de trancher dans les débats, d'expliquer quand il y a des questions, de dire si une réponse est safe ou pas, elles gèrent parfois les entrées, et bannissent s'il y a besoin» dit Léo.