Aller directement au contenu

    Après la condamnation de Brahim Zaibat, Le Pen découvre «l'effet Streisand»

    L'ancien leader du FN a tenté de faire dépublier la photo de lui qu'avait pris le danseur. Elle a eu une seconde vie avec le procès qu'il a intenté au danseur.

    Le 12 décembre 2015, à la veille du second tour des élections régionales, Brahim Zaibat a posté sur ses comptes Twitter et Instagram un selfie de lui et de Jean-Marie Le Pen endormi, qui se trouvait dans le même avion.

    Mécontent, l'homme politique a porté plainte contre le danseur. Mercredi 10 février, la justice a ordonné à Brahim Zaibat de retirer le selfie et l'a condamné à verser à Jean-Marie Le Pen un euro, ainsi que 3.000 euros pour les frais de justice.

    Brahim Zaibat devait supprimer la photo dans les 48 heures, sous astreinte de 1000 euros par jour de retard. Son avocat a indiqué qu'il fait appel de cette décision.

    Jean-Marie Le Pen a donc gagné son procès. Sauf que... pour donner l'information du procès puis de la condamnation, les différents médias ont diffusé la photographie.

    "Si c'était à refaire je le referais". J-M Le Pen réclame 50000€ à @BZaibat pour ce selfie > https://t.co/dn5WyttJgu

    On la retrouve donc désormais partout, dans la presse, en France comme à l'étranger...

    ...sur Google...

    ...sur Google Image...

    ...ou sur Twitter.

    Jean-Marie Le Pen a été victime de «l'effet Streisand». Ce terme décrit la manière dont les tentatives pour empêcher la diffusion d'une information déclenchent le résultat inverse. Comme une sorte d'effet boomerang.

    Brahim Zaibat condamné "à effacer sa photo d'Internet dans les 48 h". Je me demande si les juges sont formés au net.

    Cet effet tire son nom de la star Barbra Streisand qui, en 2003, avait tenté d'empêcher la diffusion d'une photographie aérienne de son domaine privé, prise dans le cadre d'une étude de l'érosion du littoral. La photo n'avait eu jusqu'alors qu'une audience restreinte. Mais la procédure a eu pour effet d'attiser la curiosité et de faire connaître la photographie bien plus largement.

    Récemment, Fleur Pellerin a été victime de l'effet Streisand, après une interview dépubliée du Monde, comme avant elle le compte Facebook du gouvernement, ou la DCRI.

    Cette photo de Jean-Marie Le Pen profondément endormi ne risque donc pas de disparaître de si tôt.

    Brahim Zaibat est condamné à retirer son selfie de son compte twitter et instagram. Mais pas moi, alors...