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    Michel Cymes traite de «malades» des parents accusant son livre pour enfants de sexisme

    Un collectif de parents dénonce la différence de traitement entre l'appareil génital masculin et féminin dans Quand ça va, quand ça va pas de Michel Cymes. Le médecin a balayé les critiques.

    Au début du mois de mars a paru aux éditions Clochettes Quand ça va, quand ça va pas, un livre éducatif du médecin-star Michel Cymes qui explique le corps aux jeunes enfants.

    Et pour un collectif de parents, ça va pas. La publication Facebook d'une page appelée «The Nasty Uterus», partagée plus de 1500 fois, dénonce le sexisme des pages concernant l'anatomie des parties génitales.

    Facebook: LaRageDeLUterus

    Les parents ont remarqué que le texte concernant le pénis et les parties génitales masculines est plutôt détaillé...

    ... alors que celui sur l'appareil génital féminin est bien plus succinct.

    Alors que le pénis est détaillé (gland, prépuce, scrotum...), le texte ne parle même pas de vulve, de lèvres ou de clitoris, comme l'explique le texte de «The Nasty Uterus».

    «Déjà, dans l’ensemble, nous observons que la page des explications pour les zizis fait onze lignes alors que la page des zézettes fait cinq lignes, un sous-produit en quelque sorte. Parmi ces cinq lignes, deux demi-lignes, soit une ligne entière, sont de nouveau consacrées au zizi, ce qui porte à quatre lignes la description de la zézette. Sans parler qu’une demi-ligne dit que personne a le droit d’y toucher... Bien entendu, aucune ligne concernant la zézette sur la page du zizi.
    Donc douze lignes pour le zizi, quatre lignes pour la zézette. Pourtant on peut pas dire que c’est la matière qui manque sur le sujet...»

    «Nous sommes des parents et des adultes concerné-e-s par l'éducation des enfants», explique Hélène, administratrice de la page «The Nasty Uterus» à BuzzFeed News. Elle ne souhaite pas donner son nom de famille pour «se protéger elle et sa famille» notamment face aux «commentaires haineux et insultes».

    «L'une d'entre nous qui a entendu la promo faite par France Inter sur ce bouquin est tombée sur le chef-d'œuvre en faisant ses courses. Nous espérons que l'éditeur va prendre en compte [notre texte] et rectifier au plus tôt.»

    Michel Cymes, que BuzzFeed News essaie de contacter et qui n'a pas souhaité faire de commentaires à L'Express, a toutefois répondu vertement sur son compte Twitter, traitant de «malades» les personnes qui ont rédigé le texte de critique.

    Au début, on se dit que c'est une blague,en fait non ! Y a des gens qui sont vraiment très malades ...#allole15

    @NawFootballeuse ma pôôôvre on vous a donc forcé à l'acheter ? 😩😩

    Contactée par BuzzFeed News, Maureen Dor, qui dirige les éditions Clochette, dit trouver la polémique «complétement stupide».

    «Je trouve ça complètement stupide, parce que je suis tellement féministe, je n'aurais pas laissé passer quelque chose de sexiste. Je trouve ça complètement déplacé qu'on parle du clitoris à une enfant de 5 ans. C'est un livre qui répond aux soucis des enfants. Or une petite fille n'a pas de souci d'ovaires ou vis-à-vis de son utérus. Maintenant, on parle plus de l'organe du petit garçon, c'est parce qu'il est extérieur.»

    Les éditions Clochette, une petite société dirigée par Maureen Dor, ont répondu à un commentaire sur Facebook:

    «En effet, on ne parle pas d'utérus et de clitoris à une petite fille. Et je ne vois vraiment pas en quoi le sexe masculin est vu comme tout puissant dans ce livre. La féministe que je suis y aurait tout de suite mis le holà.

    Je fais une entière confiance au médecin qu'est Michel Cymes. Il existe des livres qui expliquent l'appareil génital féminin. ce n'était pas notre but. Et puisque notre livre s'appelle Quand ça va, quand ça va pas, nous parlons des soucis que peut rencontrer une petite fille. Et celle-ci aura plus souvent des problèmes de cystite que d'ovaires! À chaque âge ses problèmes. N'allons pas plus vite que la musique. La future femme aura toute sa vie pour explorer son utérus et ses ovaires.»

    Mise à jour

    Ajout de la réponse de Maureen Dor.