Beaucoup de militant-e-s féministes, comme le collectif La Rage de l'utérus, ont épinglé cette semaine les éditions Milan pour le contenu d'un ouvrage qu'elles ont récemment publié, On a chopé la puberté.
«Au secours, je rentre plus dans mon jean (On dirait les fesses de Beyoncé)» ou bien «On voit mes bouts de seins, ça craint» : voici deux des titres de pages qu'on peut lire dans l'ouvrage.
Les membres de la Rage de l'utérus font part de leur «colère (...) proche de la sidération tant certains conseils donnés aux jeunes filles sont consternants».
«C'est un festival de slutshaming où on enseigne aux enfants que c'est "la honte" d'avoir les tétons qui pointent, que ce n'est "pas très gracieux" (sic) et qu'on doit se cacher en empilant des tee-shirts (re sic). Et je vous parle même pas de la grossophobie quand on explique que tu peux avoir l'impression de grossir et que ouf ce n'est pas le cas, c'est juste l'élargissement de tes hanches. Manquerait plus qu'on soit grosse, le comble de la honte surement.»
Les militant-e-s ont également relevé une page intitulée «J'ai maaaal au ventre ! (Et si je séchais le sport ?)», qui conseille aux jeunes filles de «se bouger» même si elles ont des «crampes d'estomac abominables» lors de leurs règles.
Une pétition a été lancée et a recueilli plus de 26 000 signatures. [Mise à jour du 5 mars : la pétition s'est close avec près de 150 000 signatures.]
Et des militantes féministes ont également interpellé les éditions Milan sur Twitter.
La dessinatrice Emma, qui a popularisé le concept de charge mentale, a également signalé la publication, notamment une citation qui estime qu'un «truc cool» de la puberté est de pouvoir attirer «l'attention du bel Ethan» grâce à ses «seins en plein développement».
Le 1er mars en fin de journée, les éditions Milan ont répondu à ces accusations dans un communiqué soutenant la publication de l'ouvrage. Contactée par BuzzFeed News, une attaché de presse des éditions nous a renvoyé vers le communiqué.
«On a chopé la puberté est un ouvrage documentaire au ton volontairement décalé et humoristique destiné à dédramatiser une période souvent difficile à vivre à l’adolescence.
(...)
L’univers des Pipelettes a suscité depuis plusieurs années une vraie communauté de filles (et même de garçons) intelligentes, vives, drôles et qui se questionnent sur elles-mêmes et le monde qui les entoure.
Cacher leurs questionnements, leurs angoisses – voir les juger en estimant que certaines de leurs préoccupations sont superficielles, futiles ou d’un autre temps – nous paraît être à l’opposé de l’accompagnement nécessaire.»
Le communiqué n'a pas satisfait les critiques de l'ouvrage.
Alors que la pétition a gagné près de 150 000 signatures, les éditions Milan ont annoncé ce samedi dans un nouveau communiqué que l'ouvrage ne serait pas réimprimé «dans un souci d’apaisement», tout en dénonçant une campagne «d'une violence extrême».
Mise à jour
Ajout du second communiqué de Milan et des chiffres finaux de la pétition.