Aller directement au contenu

    Des personnes s'indignent des tampons apposés aux migrants de Paris

    Ces tampons servent à reconnaître les migrants qui se sont présentés la veille, mais qui n'ont pas pu être accueillis.

    Le 10 novembre s'est ouvert le centre humanitaire de Paris, porte de la Chapelle.

    Il dispose de 400 places pour accueillir des migrants (hommes, les femmes et familles étant reçues ailleurs) pour quelques journées. Toutefois le centre n'accueille que quelques dizaines de nouvelles personnes par jour.

    Jeudi 17 novembre, une photo a fait surface sur les réseaux sociaux, montrant le tampon apposé sur la chaussure d'un migrant. La légende qui l'accompagne n'est pas tout à fait exacte.

    «Les réfugiés admis au centre d'accueil ouvert récemment à Paris sont obligés d'accepter qu'un tampon soit apposé sur leurs vêtements, histoire qu'on les reconnaisse quand ils vont dehors. Dommage, l'étoile jaune était déjà prise.»

    Le logo sur le tampon est celui d'Emmaüs, qui fait partie des organisations en charge du centre humanitaire. Il s'agit donc d'un soleil. Il n'a pas été apposé pour «reconnaître les migrants dehors», mais pour permettre aux migrants qui ont été refusés une première fois de se représenter le lendemain au centre humanitaire. C'est ce qu'explique un porte-parole d'Emmaüs France, qui a souhaité rester anonyme.

    «Parfois, les personnes qui se présentent en fin de journée ne peuvent pas être accueillies dans le centre, puisqu'il faut faire passer des entretiens, qui nous prennent un temps incompressible, explique-t-il. On a tenté un système où l'on met un tampon, comme ça la personne peut passer en priorité le lendemain.»

    Ce qu'il faut comprendre, c'est que le lieu marche très bien, mais qu'on est dans quelque chose d'inédit, qui n'a jamais été fait. On essaie donc des choses.

    On réfléchit à des solution, nous on est Emmaüs, mais ça ne nous fait pas plaisir de renvoyer les gens au lendemain.»

    Un article du Monde confirme que les tampons servent bien à «marquer» les migrants qui se sont déjà présentés au centre.

    Il y a deux files d'attente, explique le quotidien: «À gauche pour ceux qui se présentent aux portes du centre pour la première fois; à droite pour ceux qui ont un tampon sur le poignet ou la manche de leur sweat-shirt, un système mis en place la veille pour prouver qu’ils sont déjà venus mais n’ont pas pu entrer. Ceux-là seront reçus en premier.»

    Faty, une maraudeuse, s'insurge contre la pratique dans une vidéo en direct qu'elle a prise mercredi 16 novembre.

    Facebook: video.php

    «On se croirait au temps d'Hilter, quoi, excusez-moi», dit-elle sur la vidéo.

    «Je suis scandalisée, choquée qu'on puisse tamponner des personnes comme ça», dit à BuzzFeed News Melek Ekim, une des personnes qui a diffusé les images de Faty, et qui suit de près la situation des migrants à Paris.

    «Déjà qu'ils n'ont plus aucune dignité, on s'amuse à les tamponner avec des logos Emmaüs. Avec leur budget, ils pourraient avoir un système de cartes nominatives, non?» poursuit-elle, déplorant un «accueil chaotique» dans le centre.