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    Comment faire pour ne pas payer 46 euros pour votre consultation en contraception

    Des articles expliquent que si vous êtes une jeune femme entre 15 et 18 ans, vous allez devoir dorénavant payer 46 euros la première consultation sur la contraception. Mais vous pouvez vous rendre à cette consultation sans rien payer. Voici comment.

    Vous avez peut-être vu passer des articles qui expliquent que de nouveaux tarifs, pour certaines consultations médicales, vont entrer en application.

    C'est le résultat de la «nouvelle convention médicale», une négociation entre l'Assurance-maladie et les syndicats de médecins libéraux. Ces changements, publiés il y a peu au Journal officiel, s'appliqueront le 1er novembre.

    Parmi les nouveautés les plus remarquées: la tarification à 46 euros pour les premières consultations de jeunes filles entre 15 et 18 ans qui souhaitent avoir accès à un moyen de contraception.

    Auparavant, cette consultation était facturée comme les autres à 25 euros pour les médecins généralistes. À partir du 1er novembre, les généralistes et les gynécologues qui peuvent effectuer cette consultation, seront payés 46 euros. Les sages-femmes ne sont pas concernées, et leur consultation sera facturée 23 euros.

    Des articles comme celui publié par Allodocteurs expliquent que cette consultation sera remboursée uniquement à hauteur de 70 %, comme une consultation «normale».

    Or, c'est faux: elle sera remboursée à 100%, comme nous l'a confirmé une porte-parole de l'Assurance-maladie contactée par BuzzFeed News.

    Certains militants estiment toutefois que cette augmentation est illégitime et certains professionnels considèrent qu'elle «fait mal aux mineures».

    Sur Twitter, la médecin généraliste connue sous son nom de blogueuse, Jaddo, s'est exprimée longuement sur cette réforme.

    Elle explique notamment que, dans son expérience personnelle, une première consultation de contraception dure une heure, ce qui peut justifier la revalorisation de la consultation.

    En tous cas, si vous êtes concernée, il ne faut pas que cette hausse de tarif vous freine dans votre démarche. En faisant attention, vous n'aurez rien à débourser.

    Si vous avez une carte vitale (qui est obligatoire à partir de 16 ans), l'assurance maladie remboursera les 46 euros réglés au médecin.

    Si vous n'avez pas de quoi avancer les 46 euros, et que vous ne voulez pas que vos parents soient au courant de cette consultation, il faut s'assurer que le médecin pratique le tiers payant. Il est censé être obligatoire pour cette consultation, mais il vaut toujours mieux demander avant. Au lieu de vous rembourser vous ou vos parents, votre caisse d'assurance maladie paiera directement le médecin.

    Cela vous permet à la fois de ne rien payer et d'être anonyme, puisque vous avez le droit à l'anonymat lors de cette consultation. Le médecin est censé vous le proposer, mais si ce n'est pas le cas, vous pouvez aussi le demander. Comme ça, même si vos frais médicaux sont habituellement remboursés sur les comptes bancaires de vos parents, ces derniers n'auront aucune trace de votre consultation. Toute la transaction se passe entre l'assurance maladie et le médecin.

    Pour être sûre que votre médecin pratique le tiers payant, vous pouvez utiliser un site comme Doctolib, sur lequel les médecins généralistes qui le pratiquent systématiquement peuvent l'indiquer.

    Si vous ne souhaitez pas voir un médecin libéral, vous pouvez aussi vous rendre dans un centre de planification familiale, qui pratique des consultations gratuites et anonymes pour les mineures. Voici l'annuaire par départements de ces centres. Malheureusement, en zone rurale, il est plus difficile de trouver des centres proches de chez vous.

    Voilà pour la contraception!

    D'autres types de consultations verront leur prix augmenter le 1er novembre, et, dans l'état actuel des choses, la plupart de ces consultations seront prises en charge à 100 % par la sécu.

    Ce sont des consultations dites «complexes» ou «très complexes» pour les médecins.

    Pour les consultations obligatoires de l'enfant âgé de 8 jours, de 9 mois et de 24 mois, qui sont passées à 46 euros, elles seront remboursées comme avant. Idem pour la consultation d'information de malformation congénitale d'un nouveau-né, qui est remboursée à 100 % comme toutes les consultations de suivi de grossesse.

    D'autres consultations, comme l'annonce de VIH, d'un cancer, d'une maladie neurodégénérative (60 euros) ou d'une première consultation pour une tuberculose, une pathologie oculaire grave ou une fibrose pulmonaire rentrent en règle générale dans le cadre des affections de longue durée (ALD), qui sont prises en charge à 100 % par la sécurité sociale. Puisqu'il s'agit souvent d'une première consultation, il faut en discuter avec le médecin afin d'être immédiatement pris en charge pour une ALD.

    Toutefois, les choses ne sont pas encore tout à fait précises pour certains cas. Comme l'explique une porte-parole de l'Assurance-maladie à BuzzFeed News:

    «Un enfant qui suit une consultation pour prévenir l'obésité, il n'est pas en ALD, et c'est donc la règle de 70/30 [c'est-à-dire que 70 % du total est remboursé, mais 30 % pris en charge par le patient]. Tout ça va être précisé dans les semaines à venir en vue de l'étape qui mettra ça en place au 1er novembre.»

    Correction

    Une première version de l'article affirmait à tort que les sages-femmes était concernées par l'augmentation du prix des consultations. C'était une erreur: les consultations seront facturées à 23 euros.

    Correction

    Une première version de l'article confondait les centres du Planning familial, une association, et les centres de planifications ou d'éducation familiale, qui peuvent être gérés par différents organismes, dont le Planning familial. L'article a été modifié en conséquence.