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    Depuis plus de 30 ans, elle participe à la Gay Pride avec cette pancarte

    Presque chaque année, Frances Goldin assiste à la New York City Pride en portant une pancarte qui dit: «J'adore mes filles lesbiennes. Protégez-les.»

    Ça fait un bout de temps que cette photo où l'on voit une femme tenant une pancarte qui dit «J'adore mes filles lesbiennes. Protégez-les» se promène sur internet. Peut-être l'avez-vous déjà vue.

    Et il y a tout un tas d'autres photos –de la même femme avec la même pancarte– tirées des célébrations de la Gay Pride au fil des ans.

    Plusieurs photos de cette femme, généralement vêtue de violet, et de sa pancarte, ont été rebloguées sur Tumblr des milliers de fois et font régulièrement le tour de Twitter.

    La voici en 2015, juste deux jours après que la Cour suprême des États-Unis a légalisé le mariage pour les couples de même sexe. C'est toujours cette même pancarte, dont le message est toujours aussi fort.

    Et la voici au défilé de 2016: même chapeau, même pancarte, même sourire.

    Mais quelle est l'histoire de celle qui se cache derrière cette pancarte brandie fièrement année après année?

    Her sign reads "I adore my lesbian daughters, keep them safe" she hasn't put it down once

    Une recherche rapide sur Google fait apparaître un article de 1997 du Washington Post sur la New York City Pride qui mentionne son nom:

    «J'adore mes filles lesbiennes, protégez-les», peut-on lire sur une pancarte tenue par Frances Goldin, 73 ans, qui dit que la société n'intervient pas contre les discriminations envers les gays et les lesbiennes. Elle explique que ses deux filles défilent dans les parades de Portland (Oregon) et San Francisco (Californie). Elle dit que des gens l'abordent avec leur numéro de téléphone et lui demandent: «Est-ce que je peux vous adopter en tant que maman?»

    Et elle dit qu'elle les appellera. «La différence nous enrichit tous», ajoute-t-elle.

    Il se trouve que cette femme, Frances Goldin, participe à la NYC Pride depuis plus de 30 ans avec cette pancarte. Ses filles, Reeni et Sally Goldin (ci-dessous) résident actuellement à New Paltz (État de New York), et à San Francisco (Californie).

    Ni l'une ni l'autre des filles Goldin ne se souvient précisément de la première fois où leur mère a participé à la Gay Pride. Cette dernière, qui a maintenant 92 ans, a insisté auprès de BuzzFeed News sur le fait qu'elle y avait participé «dès le début».

    La pancarte elle-même a été peinte par un urbaniste, un ami proche de Frances Goldin, parce que pour elle, il était impossible d'aller à la parade sans voir une pancarte. Le message, «j'adore mes filles lesbiennes», a immédiatement attiré l'attention des autres participants à la parade.

    Selon les filles de Frances Goldin, des jeunes viennent souvent la voir lors des parades et lui demandent d'écrire une lettre à leurs parents qui ne les soutiennent pas ou de les appeler. Bien souvent, celle-ci s'exécute.

    Même lorsque les filles de Frances Goldin ne pouvaient pas participer à la Gay Pride, cette dernière y allait tout de même, pancarte à la main, «adoptant» souvent d'autres lesbiennes.

    Non seulement elle assiste à la Gay Pride quasiment tous les ans (il y a au moins une année où elle n'a pas pu y participer, à cause d'une crise cardiaque), mais elle s'assoit exactement au même endroit, entre la 18e et la 5e avenue.

    Mais la fantastique histoire de Frances Goldin va bien au-delà des défilés de la Gay Pride. Elle est une agente littéraire de New York, a fondé la Frances Goldin Literary Agency en 1977, et est une activiste passionnée pour de nombreuses causes, même à son âge avancé.

    À 87 ans, elle a participé à la manifestation Occupy Wall Street en 2011 –arborant sa couleur préférée de la tête aux pieds– en brandissant une pancarte qui disait: «J'ai 87 ans et je suis furax!»

    Frances Goldin est également au centre du documentaire à venir It Took 50, qui raconte son combat pour protéger une partie du quartier de Lower East Side à New York du développement urbain dans les années 60.

    vimeo.com

    Et pour ce qui est de la pancarte «J'adore mes filles lesbiennes»? Elle continue de conserver l'originale en bon état et espère bien la porter, encore une fois, l'année prochaine.