Aller directement au contenu

    A Gaza, une dispute après la vente d'un graffiti de Banksy pour 160€

    L'homme qui a vendu le graffiti se sent dupé car il n'avait aucune idée de sa valeur potentielle. L'artiste local qui a racheté la peinture a déclaré à BuzzFeed News que son seul but était de la préserver et qu'il n'avait aucune intention de la vendre pour en tirer profit.

    On pense que le graffeur britannique Bansky a effectué un voyage à Gaza et y a réalisé une série d'œuvres plus tôt cette année.

    Bansky est un artiste de rue connu pour ses graffitis sardoniques et critiques dans les espaces publics, qui chroniquent des sujets tels que la surveillance et le travail des enfants. Ses œuvres se vendent régulièrement pour plus de 500.000$ (460.000€) et l'une d'elles a même atteint 1,1 million de dollars lors d'une enchère privée en 2013, comme l'a rapporté Bloomberg à l'époque. Bansky n'a jamais révélé sa véritable identité.

    Bansky a expliqué son voyage à Gaza dans une vidéo postée sur son site internet, en écrivant qu'il voulait «mettre en lumière la destruction de Gaza.»

    Voir cette vidéo sur YouTube

    youtube.com

    Aujourd'hui, Rabea Darduna, un Gazaoui, explique qu'il a été dupé lorsqu'on lui a proposé de vendre ce graffiti, qui était sur sa porte d'entrée, pour seulement 175$ (160€).

    Rabea Darduna a vendu le graffiti à un artiste local pour 700 shekels (160€). Il a déclaré qu'il n'avait aucune idée de qui était Bansky ou de la valeur potentielle de l'œuvre au moment de vendre la porte, et il réclame désormais qu'elle lui soit restituée, d'après Reuters. Le graffiti, qui représente une déesse grecque recroquevillée dans le cadre de la porte, a été dessiné sur la dernière partie encore debout d'une maison appartenant à la famille Darduna au nord de Gaza.

    Belal Khaled, l'artiste qui a racheté la porte, a déclaré à BuzzFeed News qu'il n'essayait pas de rouler qui que ce soit ou d'en tirer profit. En tant que graffeur lui-même, il a expliqué simplement vouloir s'assurer que le graffiti soit enlevé pour qu'il ne soit pas endommagé.

    #Graffiti for #Gaza #children @BelalKhaled

    Un tweet de Khaled montrant l'un de ses propres graffitis.

    «En réalité, je l'ai acheté pour le préserver. Il y a une campagne de diffamation à mon encontre en ce moment», a dit Belal Khaled, ajoutant que le graffiti courrait le risque d'être endommagé par le soleil ou totalement détruit lorsqu'une nouvelle maison serait construite sur le site. Il a déclaré avoir dit à Darduna que le graffiti avait été peint par un artiste international qui avait visité Gaza, mais qu'il n'avait pas donné plus de détails sur qui était Bansky, car l'homme avait montré peu d'intérêt à ce sujet.

    Khaled a dit vouloir que le graffiti soit exposé dans des galeries en Palestine et à l'étranger, et n'avoir aucune intention de le revendre pour en tirer profit. «Cette peinture a une très grande valeur pour le peuple palestinien. Quelque chose comme ça, on ne peut pas le vendre.»

    Bansky aurait désapprouvé la tentative en 2011 d'une galerie américaine de vendre deux de ses œuvres peintes à Bethléem, dont celle montrée ci-dessous, d'après The Independent.

    Controversial as always. Stop and search by #Banksy Find more of his work: http://t.co/xuBYwYwy8o #graffiti

    En 2007, quelques Palestiniens de Bethléem avaient repeint l'un des graffitis de Bansky car ils avaient mal interprété son message et l'avaient trouvé offensant. La peinture était apparue dans les jours précédant Noël et représentait un soldat israélien contrôlant les papiers d'identité d'un âne, dans une tentative de mettre en lumière le mauvais traitement des Palestiniens.

    L'impresario de Bansky n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter.

    Suivez-nous sur Facebook et Twitter!