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    En Turquie, une femme a été agressée pour avoir porté un short

    L'homme qui l'a attaquée a dit que son short n'était pas «approprié au lieu», et qu'il l'avait agressée parce que ça le «mettait en colère» et «le contrariait»

    Des militants pour les droits des femmes sont descendus dans les rues d'Istanbul pour protester après avoir appris qu'une femme qui prenait le bus a été frappée au visage pour avoir porté un short.

    Le 12 septembre, Ayşegül Terzi, une infirmière de 23 ans, se tenait à l'arrière d'un bus à Istanbul quand elle aurait été agressée verbalement et physiquement par Abdullah Çakıroğlu, un agent de sécurité de 35 ans.

    La scène a été filmée par une caméra de vidéosurveillance. Selon les médias locaux, il a été entendu criant «ceux qui portent des shorts doivent mourir».

    Ayşegül Terzi, qui s'est retrouvée avec des contusions sur le visage suite à l'incident, a dit que trois hommes se sont interposés et ont tenté d'arrêter l'agression.

    Abdullah Çakıroğlu a d'abord été détenu par les autorités turques à Üsküdar, où il a admis avoir attaqué Ayşegül Terzi à cause de ce qu'elle portait, selon CNN Turk. Il a dit que son short n'était pas «approprié au lieu», et qu'il l'avait attaquée parce que ça le «mettait en colère» et «le contrariait».

    Şort giydi diye Ayşegül Terzi'yi döven Abdullah Çakıroğlu, sertbest bırakılalı birkaç dakika oluyor.

    Il a plus tard été remis en liberté le 18 septembre par un procureur qui a affirmé que bien que l'attaque ait «porté atteinte à l'intégrité physique» de la jeune femme, elle ne justifiait pas une arrestation, selon Hürriyet Daily News.

    Après la libération d'Abdullah Çakıroğlu, Ayşegül Terzi a dit: «Il a dit "je bats ceux qui ne s'habillent pas correctement" et il est relâché... Je ne sais pas quoi dire... Où est la justice? Faut-il que je me fasse tuer?»

    Sa libération a provoqué une vague d'indignation à travers la Turquie et sur les réseaux sociaux, ce qui l'a conduit à être arrêté une seconde fois samedi pour «incitation à l'animosité dans la société».

    Ben istediğimi giyerim, sen bana bakamaz, dokunamazsın. #AyşegülTerzininSesiOlalım

    L'agression a aussi attiré l'attention des représentants du gouvernement. Fatma Betul Sayan Kaya, la ministre de la Famille et de la Politique sociale, a dit que le ministère allait donner suite à l'incident.

    «Nous soutenons Aysegul Terzi et les autres victimes de violence à l'encontre des femmes», a dit Fatma Betul Sayan Kaya pendant le week-end.

    Le hashtag #AyşegülTerzininSesiOlalim, qui veut dire «soyons la voix d'Ayşegül Terzi», a été tweeté des milliers de fois pendant le week-end. Plusieurs femmes ont partagé des photos d'elles-mêmes portant un short en signe de protestation.

    Kırmızı ojelerimiz ve kırmızı rujlarımız da hazır! O zaman; #ŞortunuGiySokağaÇık! #AyşegülTerzininSesiOlalım!

    Şortumuzla #HerYerdeyiz #AyşegülTerzininSesiOlalım

    #şortumadokunma #bayanyani #AyşegülTerzininSesiOlalım 👏🏻👯 eftelya

    Dimanche après-midi, des militants pour les droits des femmes se sont rassemblés sur la place Galatasaray d'Istanbul, et ont appelé les autorités à donner la priorité aux efforts afin d'abolir les violences à l'encontre des femmes.

    "Şort giydiği için şiddet gören Ayşegül için sessiz kalmıyoruz" pankartıyla Galatasaray'da toplanıldı. @nilu_34

    Une militante de la plateforme Will Stop Femicide, une organisation qui lutte contre les violences faites aux femmes, a déclaré à la foule: «Les femmes turques doivent s'unir... Nous souhaitons qu'il n'y ait jamais de lynchage, nous souhaitons que les coupables soient punis selon les lois internationales.»

    Kadınlar #Galatasaray'dan Ayşegül ve tüm kadınlara seslendi: Asla yalnız yürümeyeceksin https://t.co/QP1AsviCMc