Jeudi, une plage improvisée a été installée par des manifestantes devant l'ambassade de France à Londres, pour protester contre l'interdiction du burkini.
Plusieurs participantes à la manifestation —qui était uniquement ouverte aux femmes et organisée par des militantes sur Facebook— ont dit que cette interdiction était «contre les femmes et islamophobe».
Environ 100 militantes, sympathisantes, et spectatrices se sont rassemblées devant l'ambassade, alors que des femmes et des enfants habillées en burkinis, en bikinis et avec d'autres vêtements de plage ont joué dans le sable pendant environ une heure.
Certaines femmes ont traversé le Royaume-Uni, venant de villes comme Brighton et Whitstable, pour participer à la manifestation.
Plus tôt dans la semaine, les photos d'une femme de Nice à qui la police a ordonné de retirer ses vêtements sont devenues virales.
Ces images ont déclenché un tollé à travers le monde, et de nombreuses personnes ont dénoncé l'«hypocrisie» de cette interdiction.
Jeudi, le conseil d'État a examiné une demande afin d'annuler l'interdiction du port du burkini. Une décision est attendue vendredi dans l'après-midi.
Jeudi matin, Sadiq Khan, le maire de Londres, a condamné l'interdiction du burkini en France lors d'une rencontre avec son homologue parisienne, Anne Hidalgo, dont le but était de discuter des façons d'améliorer l'intégration des communautés.
Une des manifestantes de Londres, Jenny Dawkins, vicaire dans une église de Peckham, a dit que l'interdiction du burkini «mettait à l'écart un groupe de femmes qui se sentent déjà isolées et menacées».
«Je suis choquée par ce que les musulmanes ont déjà dû affronter, dit-elle à BuzzFeed News. Cette loi ne concerne pas l'habillement, elle concerne quelque chose d'autre —vous devez regarder cette image: une femme encerclée par des hommes portant des armes et qui lui demandent de s'habiller autrement... il n'existe aucun contexte dans lequel c'est acceptable.»
«Nos corps, notre liberté», peut-on lire sur la pancarte.
Aina Khan, une manifestante vivant à Londres, explique que l'interdiction du burkini n'était pas seulement une attaque contre les femmes, mais une attaque fondée sur l'islamophobie.
Revolution grrrl style now! Protest against the #burkiniban outside the French embassy
Selon elle, le problème de l'islamophobie n'avait pas été totalement soulevé «par les féministes non musulmanes et blanches». Malgré ça, elle espérait que la manifestation aiderait à lancer le débat sur les raisons pour lesquelles les musulmanes sont prises pour cibles.