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    Cet édito sur David Hamilton et le «politiquement correct» choque les réseaux sociaux

    «Un article odieux de L’Œil de la Photographie qui mélange tout et excuse les violences sexuelles. AU SECOURS!»

    L’Œil de la Photographie est un site internet traitant de l'actualité de la photo. Lundi 28 novembre, le site a publié un éditorial de son directeur de la publication, Jean-Jacques Naudet, sur le décès du photographe David Hamilton.

    David Hamilton était un photographe britannique, installé à Paris depuis les années 50. Le 18 novembre dernier, l'animatrice Flavie Flament l'a accusé de l'avoir violée alors qu'elle avait 13 ans, en expliquant qu'il était bien le photographe «mondialement connu» dont elle parle dans son livre La Consolation. L'Obs a publié les témoignages d'autres femmes accusant également le photographe. David Hamilton a été retrouvé mort à son appartement le 25 novembre et la piste du suicide est privilégiée par les enquêteurs.

    Dans son édito, Jean-Jacques Naudet indique tout d'abord: «Je n’aborderai pas la polémique et les récentes révélations tragiques.» Il termine son texte par ce paragraphe, après avoir évoqué les années 70:

    «Arrêtons les délires du politiquement correct, cette époque n’était pas le triomphe des pervers, des pédophiles ou autres déséquilibrés. Cette époque venait de découvrir la liberté sexuelle et elle l’apprenait quotidiennement. Regarder une photo d’Hamilton, apprécier une image érotique de Newton, regarder les seins nus des jeunes femmes sur la plage n’était pas des signes d’un comportement tourmenté libidineux. Puis le regard a changé. L’insouciance de la liberté s’est évanouie quinze ans plus tard. Cela s’est appelé le sida.»

    L'édito n'est pas passé inaperçu et a déclenché la colère de certains sur les réseaux sociaux.

    L'"edito" à vomir de l’œil de la photo sur Hamilton.#CultureDuViol #YaVRAIMENTduBoulot

    Coucou, j'ai fumé trois pétards au moment de conclure mon papier. Je m'appelle Jean-Jacques Naudet : https://t.co/5RKwW4daNk

    Cet article sur la mort du photographe Hamilton, accusé de viol, est hallucinant. Et la chute, n'en parlons pas… https://t.co/t0Ieef6w5x

    Des internautes lui reprochent d'excuser les violences sexuelles...

    Un article odieux de @LOeildelaPhoto qui mélange tout et excuse les violences sexuelles. AU SECOURS ! https://t.co/ZoD0Dyr86y

    Violer ses modèles c'est la liberté sexuelle? Banaliser et perpétuer la culture du viol plutôt non? @LOeildelaPhoto https://t.co/P1CcM7Dc2p

    ... de ne pas respecter la parole des victimes...

    Ou comment un mag photo crache au visage des victimes d'Hamilton en invoquant le politiquement correct. J'ai vomi https://t.co/lPZYSs2bkB

    ... ou encore de faire un lien étrange avec l'épidémie du sida.

    Ah ouais quand même. Non désolé la culture du viol c'est pas la faute du sida, c'est juste toi. https://t.co/X2NjafsM3d

    Plusieurs lectrices et lecteurs ont également posté des messages sur le compte Facebook de L’Œil de la Photographie pour faire part de leur énervement.

    Facebook: loeildelaphotographiecom

    Cet article avait été posté dans l'après-midi.

    Nous avons contacté Jean-Jacques Naudet et Jonas Cuenin, rédacteur en chef de L’Œil de la Photographie. Nous n'avons pas obtenu de réponse pour l'instant mais nous avons pu constater que, après notre demande, le post portant sur l'édito a été retiré de la page Facebook de L’Œil de la Photographie. Et l'édito lui-même a été supprimé du site de L'Œil de la Photographie et remplacé par un mot d'excuse.

    Tout le texte a été remplacé par le message suivant:

    «Je n’ai jamais voulu justifier ces actes ignobles dans mon éditorial. Je suis aussi révolté que vous par ces révélations d’accusations pédophiles. Je regrette profondément d’avoir heurté beaucoup d’entre vous.»