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    Tout comprendre aux élections britanniques en cinq minutes

    Les Britanniques votent aujourd'hui, mais on ne connaîtra pas le vainqueur ce soir. What a bordel!

    Aujourd’hui au Royaume-Uni ont lieu les premières élections législatives depuis 2010. Or rien ne se passe comme prévu.

    Et donc, alors que les Britanniques se rendront aux urnes aujourd’hui, les enjeux sont énormes: au lieu du duel habituel, on assiste à une véritable mêlée.

    Petit rappel: en 2010, le troisième parti de Grande-Bretagne, les Libéraux-Démocrates centristes, a réussi à s’imposer, forçant le Premier Ministre conservateur David Cameron à former un gouvernement de coalition.

    Selon le point de vue, cette coalition a soit totalement bousillé le pays, soit sauvé l’économie britannique.

    Cela a valu une bonne cote de popularité à David Cameron. En revanche, celle des Lib Dems a dégringolé.

    Voici Ed Miliband, chef du parti travailliste

    L'économie se porte plutôt bien, mais la réélection de David Cameron est loin d'être acquise.

    Au premier rang des outsiders, voici le United Kingdom Independence Party, dirigé par Nigel Farage.

    Il y a aussi le Scottish National Party, dirigé par Nicola Sturgeon.

    Bon, il y a aussi Plaid Cymru et les Verts – respectivement un groupe gallois nationaliste et un parti socialiste dissident – mais ils ont moins d’importance ici.

    Leanne Wood de Plaid Cymru et Natalie Bennett des Verts.

    À la veille des élections les candidats étaient au coude à coude dans les sondages, les Tories attirant environ 34% des voix, le Labour à peine moins, et tous les autres se disputant le reste.

    Même si ni les travaillistes, ni les conservateurs ne veulent l’admettre, personne ne s’attend à ce que les uns ou les autres ne remportent une majorité, il y aura donc un hung parliament, un parlement minoritaire, et un gouvernement formé par celui des deux partis qui réussira à bricoler une coalition.

    Mais ça ne va pas être facile: il faut en gros 323 sièges pour avoir la majorité, et les prédictions estiment que les conservateurs obtiendront 280 sièges à peu près, les travaillistes 270, le SNP 50, les Lib Dems 30, et qu’un assortiment de petits partis comme le UKIP et Plaid Cymru se partageront les circonscriptions qui restent. Faites le calcul et vous verrez très vite où est le problème.

    Et depuis le début de la longue campagne lancée en janvier, il ne s'est absolument rien passé qui soit susceptible de modifier les prévisions.

    Le gros hic: en fait personne ne veut s’associer avec personne.

    Le SNP, de gauche, a déclaré qu'il était hors de question de passer un quelconque accord avec les Tories, les travaillistes ont asséné que jamais ils ne s'acoquineraient avec le SNP, quant aux dirigeants du Lib Dem, ils ne sont pas très chauds à l'idée de travailler avec le Labour. Et puis les Tories ne veulent s'associer avec personne s'ils peuvent l'éviter, et surtout pas avec le UKIP, leur rival de droite. Et le public n'aime pas trop les alliances en général.

    Tout cela est donc à la fois très saugrenu et ennuyeux à crever.

    L'un des directeurs de campagne des conservateurs a été accusé d'avoir rédigé sa propre page Wikipédia et de vendre des livres promettant un enrichissement rapide sous un pseudonyme. Un étrange culte d'adoratrices adolescentes est né autour d'Ed Miliband. Il y a eu un sacré paquet de discours peu mémorables. Quelques atroces affiches. Les trucs habituels des campagnes électorales.

    L’un dans l’autre, il y a fort peu de chances que les Britanniques aient un vainqueur le 8 mai au réveil.

    Cet article a été traduit de l'anglais par Bérengère Viennot.

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