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    16 photos qui montrent l'épidémie de VIH et de sida à Tijuana

    «Les chercheurs disent que les populations «marginalisées» sont les plus vulnérables. Je pense que "marginalisés" est une façon voilée de dire haïs et craints.»

    Pendant deux ans, le photographe Malcolm Linton et l'écrivain Jon Cohen ont documenté l'histoire de gens à risque ou qui vivent avec le virus du VIH/sida à Tijuana, une ville du Mexique frontalière avec les États-Unis.

    Leur dernier livre Tomorrow Is A Long Time –Tijuana's Unchecked HIV/AIDS Epidemic (Demain c'est dans longtemps –l'épidémie incontrôlée de VIH/sida de Tijuana), raconte les histoires de 24 personnes et met en valeur le combat pour mettre fin au sida au Mexique.

    Jon Cohen a parlé du projet avec BuzzFeed:

    «Nous avons décidé de focaliser notre attention sur le canal de la rivière Tijuana, où vivent environ 1000 personnes, la plupart déportées des États-Unis. Il s'agit d'une population extrêmement à risque en matière d'infection par le VIH à cause des échanges de seringues d'héroïne et du commerce sexuel.»

    «Nous avons aussi passé beaucoup de temps dans le quartier rouge avec des prostitués gays, hétéros et trans. Et Tijuana possède un hospice pour les gens atteints du VIH/sida, qui fait aussi office de centre de désintoxication, où nous nous sommes régulièrement rendus», continue Jon Cohen.

    «En tout, nous avons interrogé et photographié environ 100 personnes à risque, ou vivant avec le VIH, et le livre raconte l'histoire de deux douzaines d'entre elles.»

    «Certaines personnes infectées par le VIH ont démarré un traitement antirétroviral et sont presque revenues de la mort. Certaines des personnes non traitées sont décédées.»

    «Certaines personnes non infectées que nous avons suivies sont devenues infectées, alors que d'autres, tout en ayant échangé des aiguilles et en se prostituant, ne l'ont pas été.»

    «Quelques personnes sont entrées en désintoxication pour leur addiction à la drogue, et quelques-unes ont fini en prison pour en avoir soi-disant vendu.»

    «Tijuana montre l'abîme qui sépare le rêve de la réalité pour ce qui est de mettre un terme au sida, et ceci est la réalité pour de nombreux endroits dans le monde.»

    «Dans le monde du VIH/sida, les chercheurs parlent de populations "marginalisées" qui sont les plus vulnérables au virus: je pense que "marginalisé" est un mot de code pour "haï et craint".»

    «Nous nous sommes battus pour faire en sorte que les lecteurs aient un œil compatissant pour les gens dont nous parlons, au lieu de les percevoir comme des animaux sauvages...»

    «... pour comprendre qu'ils sont capables de changer et qu'il est important pour les communautés locales de les aider à rester en bonne santé.»

    «Nous sommes devenus proches de beaucoup de gens qui voulaient que nous racontions leur histoire, qui partageaient ouvertement des détails intimes au sujet de leur vie sexuelle, de leur combat contre la drogue et l'alcool, leurs disputes avec les forces de l'ordre, leur séparation d'avec leur famille, et les histoires compliquées sur leur santé.»

    «En les rendant visibles, j'espère que le livre créera davantage de compassion au sujet de leur détresse et qu'il convaincra le public et les acteurs politiques que les aider est primordial pour mettre un terme à l'épidémie de VIH/sida à Tijuana.»

    Pour en savoir davantage au sujet de l'épidémie de VIH/sida à Tijuana, rendez-vous sur le site tomorrowisalongtime.com.