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    Charlie Hebdo: Jeannette Bougrab poursuivie pour diffamation par Les Indivisibles

    L’association a porté plainte contre l'ex-secrétaire d'Etat, qui avait accusé sa cérémonie satirique des «Y’a Bon Awards» d’être responsable de l'attentat contre Charlie Hebdo.

    Mise à jour le 19/01/2016: L'association Les Indivisibles et le Parti des Indigènes de la République ont été déboutés par la justice.

    Après la tuerie des frères Kouachi le 7 janvier dernier, Jeannette Bougrab s'était exprimée dans plusieurs médias et avait notamment à plusieurs reprises, désigné les «coupables» de l'attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo.

    Elle incriminait directement les «Y'a bon awards»: une cérémonie satirique créée en 2009 par Les Indivisibles pour dénoncer avec humour les propos racistes tenus par des personnalités publiques, en leur décernant des peaux de banane d'or en guise de trophées.

    Jeannette Bougrab avait été nommée en 2013 dans la catégorie «Racisme à peine voilé» pour des propos en relation avec le port du voile (tenus sur RTL en mars 2013).

    Interrogée par Ruth Elkrief sur BFMTV le lendemain de l’attentat, Jeannette Bougrab détaillait ses accusations (Vidéo à 10m50):

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    dailymotion.com

    Ruth Elkrief: «Oui vous-même, vous avez été accusée d'islamophobie… Elisabeth Badinter qui défendait Babilou avec vous…»

    Jeannette Bougrab: «Ah oui oui oui! Caroline Fourest… on a tous eu droit à des nominations aux Y'a Bon Awards. (...) On peut être laïque, on peut être tolérant et accepter que la religion doit être dans un espace et que y'a une sphère publique, une sphère privée. (...)

    Ruth Elkrief: «Vous avez l'impression qu'il y a eu… enfin, comment dire, de la candeur et de la complaisance avec ceux qui l'avaient ciblé dans la société française?»

    Jeannette Bougrab: «Hé mais c'est pas… Moi je vais vous dire, je pense qu'ils sont coupables, qu'il y a une responsabilité, que quand on dit sans arrêt qu'ils étaient racistes parce qu'ils faisaient telle une et que c'était reporté, quand vous avez des gens qui se disent de telle mouvance et qui disent qu'ils étaient islamophobes ou racistes…»

    Ruth Elkrief: «Vous parlez de qui?»

    Jeannette Bougrab: «…De certains mouvements de gauche…. Là-dessus j'ai pas de pas de problème à le dire. Y'a Bon Awards, c'est… Parce que nous on a été nominés avec Elisabeth Badinter, mais Elisabeth a eu le prix, pas moi…»

    Ruth Elkrief: «Y'a Bon Awards, c'est une de forme de prix…»

    Jeannette Bougrab: «… Avec les Indigènes… Fait par les Indigènes de la République (elle confond en fait avec les Indivisibles, ndlr). Bien sûr qu'ils sont coupables, ils sont coupables. Moi je n'ai pas de… je le dis et j'assume mes propos. Quand sans arrêt on vous dit: oui mais vous stigmatisez l'Islam, mais… aujourd'hui qui est mort? Aujourd'hui qui est mort, en fait? C'est pas… y'a pas d'imam qui est mort… Ce sont eux, c'était ces combattants pour la liberté.»

    Jeannette Bougrab répétera ces propos le soir même dans le JT du 20h de TF1 et le lendemain au Grand journal de Canal +.

    D'après la plainte des Indivisibles que BuzzFeed France s'est procurée, les avocats André Schmidt et Hosni Maati estiment que ces propos «portent atteinte à l'honneur et à la considération de l'association et constituent donc le délit de diffamation publique».

    Et demandent que Jeannette Bougrab soit condamnée à payer 15.000€ à titre de dommages-intérêts.

    Nous avons beaucoup réfléchi avant de porter plainte car nous savions qu'elle était très émue et que le contexte était très sensible. Mais comme elle a répété à plusieurs reprises ses mensonges qui nous portent préjudice, cela était nécessaire. Elle confond en plus les Indivisibles avec les Indigènes de la République, alors que nous sommes bien deux associations différentes. Et elle laisse entendre que nous avons déjà nominé Charlie Hebdo pour les «Y'a Bon Awards» alors que cela n'a jamais été le cas.
    Je confirme cette information, mais nous n'avons aucun commentaire à faire. Nous nous défendrons devant le juge.
    Elle est en vacances actuellement, mais elle ne vous répondra pas. Elle souhaite uniquement communiquer sur son livre qui va paraître le 13 mai prochain (Maudites, Albin Michel), nous précise son attachée de presse.

    Il y a quelques jours, elle annonçait avoir accepté un poste de conseillère culturelle à l'ambassade française en Finlande. Pour «changer d'air après la violence et la méchanceté» qui se sont déchaînées contre elle, notamment lorsque la réalité de sa relation amoureuse avec Charb a été mise en doute.

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