Mardi matin, une douzaine de militants de l'association Aides ont mené une opération devant la tour de Canal+ à Boulogne-Billancourt (92) pour pointer la responsabilité de la chaîne C8 qui diffuse l'émission de Cyril Hanouna Touche pas à mon poste. Plus de dix jours après le canular homophobe de l'animateur vedette, les militants ont souhaité interpeller la chaîne.
Devant l'entrée de la chaîne, les militants scandent :«Bolloré n'aime pas les PD». Des affiches «TV Bolloré n'aime pas les LGBT» ou «C8 ou c'est homophobe» ont été placardés aux abords des locaux de la chaîne, a constaté une journaliste de BuzzFeed News.
«Ce n’est pas parce qu’il y a un week-end de pont qu’on laisse tomber le sujet, prévient Christian Andréo, le directeur général adjoint de Aides. Clairement ce n’est pas terminé». Le but: cibler l'animateur, mais aussi et surtout le patron de la chaîne, Vincent Bolloré.
«Un pot-pourri de la discrimination»
«Cette émission est devenue une véritable machine à humilier, un pot-pourri de la discrimination. Et tout ça sans aucune réaction de la chaîne ni de son président», dénonce quant à lui Aurélien Beaucamp, président de Aides.
«Les blagues sur les gays, il faut qu’il oublie, il faut qu’il passe à autre chose, dit Christian Andreo. On veut que ça s'arrête. Il faut que des émissions comme celle-là, qui ont une audience incontestable, soient des modèles vertueux qui aillent dans le sens de l’inclusion et non de l’exclusion, comme c’est le cas actuellement. On n'a pas besoin d’être enfoncés aux heures de grande écoute.»
Hanouna reçu mercredi par Marlène Schiappa
Dans un communiqué, l'association regrette que «le président du groupe et fan number one de Cyril Hanouna brille par son silence depuis le début de la polémique». «Piéger et humilier publiquement des gays, violer leur vie privée et la jeter en pâture à 1,5 millions de téléspectateurs n’a rien d’une blague potache. Ce sont les mêmes méthodes utilisées par des individus ou factions homophobes pour «casser du pédé», en Afrique, en Tchétchénie… ou en France», ajoute Aides qui précise que cette séquence est loin d'être exceptionnelle:
«Hanouna n’en est pas à son coup d’essai: sexisme, homophobie, transphobie… depuis des mois, l’animateur de TPMP multiplie les actes et propos discriminatoires en toute impunité. Maintenant ça suffit.»
Lundi 22 mai, une quinzaine de militants, issus de divers collectifs LGBT, ont repeint l’entrée des locaux du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), pour dénoncer la passivité de l'institution. En attendant une décision du gendarme de l'audiovisuel, l'animateur de TPMP rencontrera mercredi Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.