Marcel* est un garçon de sept ans atteint d'autisme. Il a fait sa rentrée en CP, mardi 1er septembre, dans une école primaire de Seine-Maritime.
Seul souci, l'auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui devait l'accompagner en classe n'était pas présente, a raconté sa mère Nathalie* sur Twitter.
Nathalie a appris mardi matin en arrivant à l'école que la personne qui devait l'accompagner n'avait pas été recrutée à temps.
«Sans personne pour l'aider, Marcel a compris la moitié des consignes, en plus d'être angoissé par le fait de se retrouver seul au milieu des autres élèves», explique la mère du garçon à BuzzFeed France.
Depuis deux ans, l'enfant était accompagné en classe par la même auxiliaire de vie scolaire. Cette femme l'aidait à suivre les cours pour lui permettre de mener une scolarité classique, une aide essentielle pour Marcel. Mais son contrat s'est achevé cette année.
Nathalie a déposé à l'époque, soit en mars 2015, une demande de recrutement d'une nouvelle auxiliaire de vie auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Cette dernière a alors «renouvelé à l'enfant une aide humaine» (cf document suivant).
Cette nouvelle personne devait ainsi se trouver à ses côtés en ce premier jour de rentrée. Mais Marcel a été contraint d'aller à son premier jour de classe tout seul.
Voici le document qui atteste qu'une AVS devait être recrutée pour accompagner Marcel du 5 mars 2015 au 31 août 2017:
Nathalie explique que l'académie de Rouen lui a dit n'avoir pas réussi à pourvoir ce poste dans les délais, tout en assurant que le dossier de son enfant était prioritaire. En attendant, aucun AVS ne devrait être présent avant le mois d'octobre, ou plus.
Contactée par BuzzFeed France, l'académie n'était pas en mesure de répondre à nos questions dans l'immédiat.
En attendant, la maman est coincée: «Je ne peux pas retirer mon enfant de l'école et je ne peux pas le garder à la maison. J'ai repris les études après avoir arrêté de travailler 7 ans pour m'occuper de lui».
La faute au gouvernement aussi, selon elle, qui ne fait pas assez pour aider les AVS à être titularisés: «Si la personne qui avait aidé mon fils pendant 2 ans avait obtenu un CDI, elle serait restée et on en serait pas là aujourd'hui.»
Contacté par BuzzFeed France, le ministère défend son action:
«Chaque année, il y a des situations qui ne sont pas réglées et cette rentrée n'y échappe pas. Nous comprenons la douleur de cette mère de famille. Mais c'est une question sur laquelle nous avons fait des progrès, il y a eu des avancées, c'était pire avant. Mais nous sommes conscients qu'il y a encore beaucoup à faire. Ce sont malheureusement les couacs des ressources humaines.»
*les prénoms ont été modifiés.