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    Les César ont tenté d’être un peu féministes (et c’était plus ou moins réussi)

    Peu de discours sur les femmes et les violences sexuelles mais plusieurs blagues et moments de malaise.

    La 43e cérémonie des César s'est tenue le vendredi 2 mars à la salle Pleyel, à Paris. C'est Manu Payet qui était aux manettes.

    Comme à Hollywood, le cinéma français a voulu montrer son soutien à toutes les femmes victimes de harcèlement ou de violences sexuelles. De nombreux acteurs, actrices, réalisateurs, etc ont épinglé un ruban blanc sur leur tenue de soirée.

    Le producteur Dominique Besnehard était également présent avec son ruban blanc... quelques heures seulement après avoir déclaré sur CNews qu'il avait envie de «gifler» la militante féministe Caroline de Haas.

    Et donc, après avoir publiquement fait part de son envie de gifler une femme, monsieur #Besnehard porte le ruban blanc censé annoncer son aversion pour le sexisme et les violences faites aux femmes.. Tout va bien. #Cesar2018 https://t.co/BTXETFoPu9

    Invité de Jean-Pierre Elkabbach vendredi, il avait dit : «Alors que je suis féministe, que j'ai un rapport avec les femmes extraordinaires... quand je vois certaines journalistes qui disent "un homme sur trois est un prédateur".... Caroline De Haas là, j'ai envie de la gifler.»

    Le CSA a été «saisi par une centaine de signalements», selon France Info.

    Vanessa Paradis a ouvert cette cérémonie en prononçant un discours dans lequel elle a expliqué qu'elle portait ce ruban blanc «en soutien à la lutte contre les violences faites aux femmes». Avant d'ajouter que c'était aussi un soutien «contre les violences faites à chacun».

    Vanessa Paradis au sujet de son ruban blanc : "Ce soir je porte ce ruban blanc comme beaucoup d'autres ici en soutien à la lutte contre les violences faites aux femmes, et bien entendu contre les violences faites à chacun" #Cesar2018 https://t.co/1zInhTXuSu

    Sur Twitter, cette prise de parole de Vanessa Paradis n'est pas très bien passée. De nombreux internautes ont rappelé qu'elle avait défendu son ex-compagnon Johnny Depp, alors accusé de violences conjugales envers Amber Heard.

    C'est ensuite la prestation de Blanche Gardin qui a beaucoup fait parler d'elle. L'humoriste, chargée de remettre le prix du meilleur espoir féminin, a opté pour de l'humour noir : «C'est une année très triste pour le cinéma, c'est pour ça que j'ai décidé de venir en noir», a-t-elle déclaré alors vêtue d'une robe colorée.

    Blanche Gardin remet le #César2018 du Meilleur Espoir Féminin. : "Est-ce qu'on a encore le droit de coucher pour avoir les rôles ?" Retrouvez l'intégralité de la cérémonie > https://t.co/REBVjKnrg7 https://t.co/5UEfBZGn9K

    Arborant un badge à l'effigie de Louis C.K., ce comédien américain accusé d'exhibitionnisme en novembre 2017, elle a ajouté :

    «Il faut se réjouir parce que dorénavant les producteurs n'ont plus le droit de violer les actrices, mais est-ce que nous, on peut encore coucher pour avoir les rôles ?»

    Cette prestation a semé le doute chez plusieurs spectateurs. Quand certains ont applaudi le culot et le sketch de Blanche Gardin, en espérant sa nomination comme maîtresse de cérémonie l'an prochain..

    ... d'autres ont été embrouillés par son discours et par son badge.

    Le badge Louis CK de Blanche Gardin

    Manu Payet a lui mis tout le monde d'accord avec cette petite blague sur les écarts de salaire entre femmes et hommes dans le cinéma français.

    C'est aussi sur le ton de l'humour que Laurence Arné et François-Xavier Demaison ont voulu aborder ce problème. Mais le résultat était franchement très... bizarre.

    "Pas une seule femme nommée dans la catégorie, vous trouvez ça normal ?!" #LaurenceArné et #FrancoisXavierDemaison remettent le Cesar du meilleur acteur dans un second rôle ! #César2018 Actuellement en clair en direct et en exclu sur CANAL+➡ https://t.co/AYtY4F9MTV https://t.co/oaO2rI2vGq

    Laurence Arné a voulu dénoncer le manque de femmes nommées dans la catégorie meilleur espoir...masculin. Voici leur «sketch» :

    François-Xavier Demaison : «Nous sommes très heureux ce soir de remettre le César du meilleur second rôle.»
    Laurence Arné : «Mouais, non.»
    François-Xavier Demaison : «Si, on est content.»
    Laurence Arné : «Ben non je suis désolée, non. Y a rien qui vous choque ? Cinq nommés, pas une seule femme.»
    François-Xavier Demaison : «C'est normal, c'est le César du meilleur second rôle masculin.»
    Laurence Arné : «C'est normal ? C'est normal avec les combats qu'on mène au quotidien ?»
    François-Xavier Demaison : «Oui c'est normal, oui.»
    Laurence Arné : «Oui, ben on est très loin des quotas.»
    François-Xavier Demaison : «Donc on va y aller, hein... C'est le César du meilleur acteur.»
    Laurence Arné : «Oui mais alors c'est pas clair... je pense qu'il faudrait changer le nom de la catégorie.»
    François-Xavier Demaison : «Il faudrait surtout changer le nom des remettants, je pense.»

    «Une blague faussement féministe»

    Un «moment gênant».

    Bref, ce n'est vraiment pas bien passé.

    L'un des moments forts de cette cérémonie est arrivé lorsque Manu Payet a parlé de consentement et des femmes qui parlent des violences sexuelles qu'elles ont vécues depuis que l'affaire Weinstein est sortie.

    #MaintenantOnAgit #César2018 Actuellement en clair, en direct et en exclu sur CANAL+ ➡ https://t.co/REBVjKF2EH

    Il a déclaré :

    «Je trouve ça formidable que les mentalités soient en train de changer, que la parole des femmes soit en train de se libérer et que les hommes entendent qu'il y a des comportements à bannir, et qu'on comprenne une bonne fois pout toutes qu'il n'y a jamais de non qui veulent dire oui.

    Récemment est apparu le hashtag #MaintenantOnAgit et bien je vous propose d'agir dès ce soir, je vous propose de vous lever, de montrer vos rubans blancs parce qu'effectivement, maintenant on agit s'il vous plait.»

    Même si cette séquence était très brève au vu de la longueur de la cérémonie.

    C’était un brin furtif la séquence #MeToo

    Et que les hommages aux comédiens disparus ont duré bien plus longtemps que tous les discours de cette soirées réunis sur les violences sexuelles faites aux femmes.