L'ex-président et candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy était l'invité de la matinale de Radio Classique, mercredi 5 octobre.
Il a été interrogé par Guillaume Durand sur l'affaire Bygmalion, en particulier sur les propos de Franck Attal (organisateur des meetings de Nicolas Sarkozy en 2012). Voici ce qui a été dit:
Guillaume Durand: «M. Attal a dit chez nos confrères de BFMTV qu'il ne vous avait jamais parlé des dépassements de la campagne de 2012 mais en même temps il sous-entend, et c'est le cas des enquêtes qui circulent, que vous ne pouviez pas ne pas être au courant des dépassements et ne pas être au courant de la double facturation.»
Nicolas Sarkozy: «J'ai été entendu 12 heures par un juge d'instruction, je me suis expliqué à de nombreuses reprises (...), le juge d'instruction m'a lavé de tout soupçon de ce point de vue là.
Quant au dépassement de mes comptes de campagne, je suis le seul candidat dans l'histoire de la République qui n'aura pas coûté un centime au contribuable puisque je n'ai pas été remboursé et que j'ai dû faire ce qu'on a appelé à l'époque le "Sarkothon".»
Nicolas Sarkozy ajoute avoir «été lavé de toute forme de soupçon».
«M. Attal a été, lui, mis en examen pour des faits extrêmement graves, il s'en expliquera, moi j'ai été lavé de toute forme de soupçon.»
L'ex-chef de l'État semble oublier qu'il a été mis en examen le 16 février 2016 pour «financement illégal de campagne électorale pour avoir, en qualité de candidat, dépassé le plafond légal des dépenses électorales», selon le communiqué du procureur de la République de Paris.
Un journaliste d'Envoyé Spécial, auteur du très attendu reportage sur l'affaire diffusé la semaine dernière, précise:
En septembre, le parquet financier de Paris a requis le renvoi de l'ex-président au tribunal correctionnel. Dans son réquisitoire que Le Monde avait consulté, le parquet estimait que la responsabilité de l’ancien chef de l’État est «pleinement engagée du chef de financement illégal de campagne car il était démontré qu’il avait donné, en connaissance de cause, des instructions en faveur d’une augmentation des dépenses, au mépris des recommandations contraires des experts comptables».
Les juges d'instruction devront se prononcer sur un éventuel procès, dont on ignore encore la date. Si Nicolas Sarkozy venait à être élu président de la République en mai 2017, il serait protégé par l'immunité présidentielle et ne pourrait pas être jugé avant la fin de son mandat en 2022.