Aurore Bergé est une élue Les Républicains des Yvelines. Elle est aussi en charge des réseaux sociaux pour la campagne d'Alain Juppé pour la primaire de droite.
Sur Twitter, elle a posté lundi soir un message racontant ce qu'elle qualifie de «scène de la vie politique (encore trop) ordinaire.»
Un récit qu'elle a aussi posté sur page Facebook.
Elle rapporte les propos sexistes qu'elle a entendus lors du conseil d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines qui s'est déroulé hier.
Il a eu lieu le soir même où le vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin a été accusé de harcèlement et agressions sexuelles par plusieurs femmes.
Elle dit avoir été accueillie par un «quand je te vois, j'ai envie de te faire une Baupin», et qu'un autre élu lui a lancé cette phrase: «Quand on voit Aurore, on a le Bâton de Berger.»
Puis elle raconte à quel point elle se trouve «navrante» devant de tels comportements car elle ne sait jamais comment réagir:
«J'ai passé la journée à lire les témoignages de celles qui ont osé parler. À les relayer. Et à espérer que cela participe à changer les comportements.
Et je me trouve navrante dans mon incapacité à réagir.
Mais quand ça t'arrive, tu ne sais pas comment réagir. Tu es sidérée. Bloquée. Tu lui fous une claque? Tout le monde te regarderait. Tu ne ris pas? Tu n'es décidément pas faite pour la politique. Et puis, c'est drôle, non? C'est un bon mot après tout. Tu te regardes.
Et parce qu'elle se retrouve à s'interroger sur ses choix vestimentaires, à se sentir coupable:
«Tu te dis que tu n'aurais pas dû porter ce chemisier. Instinctivement, tu te caches, tu te couvres comme si c'était toi la coupable. Et du coup, par réflexe, tu ris. Parce que bon, on est Français et donc il faut rire de ces choses-là.»
«Mais aujourd'hui n'est pas une journée ordinaire», écrit Aurore Bergé, en saluant le courage des femmes qui ont pris la parole sur Denis Baupin.
«Elles ont parlé. Et il ne faut pas (plus) qu'elles soient les seules. Car elles ne sont pas les seules. Et qu'il faut que cela cesse. S'il y a des différences de degrés dans le harcèlement, je ne crois pas qu'il y ait de différence de nature.
Car on a le droit de ne pas avoir envie de ces remarques graveleuses, de ces gestes déplacés, sans pour autant être cataloguée en pisse vinaigre ou mal baisée.
Je mesure le courage qu'il a fallu à ces femmes pour prendre la parole. Ils ne changeront peut-être pas, mais nous oui. On parlera. Merci à elles.»