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    Comment Macron dit tout et son contraire en 11 exemples

    Colonisation, mariage pour tous, 35 heures, peopolisation... le candidat d'En Marche! est apparu ces dernières années comme le spécialiste du va-et-vient dans ses déclarations politiques. La preuve en onze cas.

    Février 2017: Dans une interview accordée au Nouvel Obs, Emmanuel Macron est revenu sur la loi Taubira autorisant la mariage pour tous. Il déclare: «Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d'ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là.»

    Le jour-même de la publication de l'article, Emmanuel Macron est interviewé par Causette. Réagissant à cette polémique, il dit avoir dénoncé «la méthode» employée à l'époque, et assure qu'il «protégerait et défendrait» la loi. Autre contradiction, il regrette ne pas être allé plus loin sur la PMA, une mesure combattue... par les anti-mariage pour tous.

    Avril 2016: Après avoir fait la couverture de Paris Match en avril avec son épouse Brigitte, Emmanuel Macron a regretté cette exposition.

    «C'est une bêtise, une bêtise qu'on a faite ensemble, non pas que ça ait beaucoup d'importance, mais moi, ce qui m'importe le plus, au-delà de mon engagement, c'est mon couple», a concédé le candidat d'En Marche!

    Août/Septembre/Novembre 2016: En août, le couple était de retour en couverture de Paris Match, en tenue d'été, les pieds dans l'eau. En septembre, le couple s'affichait en une de VSD. Deux mois plus tard, le candidat est de retour en une de Paris Match, «Macron, le défi - En marche avec Brigitte», lisait-on sur la couverture.

    Novembre 2016: «Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie», déclare Macron dans Le Point.

    Février 2017:
    «La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes», dit ensuite Emmanuel Macron, devenu candidat à la présidentielle, lors de son voyage à Alger.

    Décembre 2014: «Je suis socialiste», répète à plusieurs reprises Emmanuel Macron dans un événement organisé par le magazine Challenges.

    Août 2016: «L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste», déclare-t-il deux ans plus tard, en visite au Puy du Fou avec Philippe de Villiers.

    Novembre 2016: Dans son ouvrage Révolution, Emmanuel Macron explique qu'il est «vain de pénaliser systématiquement la consommation de cannabis». Deux mois plus tôt, sur France Inter, il disait même «que la légalisation a une forme d'efficacité» tout en précisant que c'était une «réponse provisoire».

    Février 2017: Au Figaro, Emmanuel Macron se montre un peu plus sévère sur la question. Il prône désormais une «tolérance zéro» pour la délinquance du «quotidien» et notamment pour les stupéfiants. Puis il ajoute: «Je ne crois pas à la dépénalisation des petites doses ni aux peines symboliques. Cela ne change rien.»

    Novembre 2016: Dans une interview au Monde, Emmanuel Macron déclare ne pas croire «à la réforme par ordonnances», ce dispositif constitutionnel permettant au gouvernement de faire adopter des réformes sans passer par le traditionnel processus parlementaire.

    Avril 2017: Au JDD, cinq mois plus tard, il décrit à quoi ressembleraient ses cinq premiers mois à l'Élysée. Il explique que «fin mai ou début juin, un projet de loi d'habilitation permettra au gouvernement d'agir par ordonnances pour mettre en place le droit à l'erreur» puis quelques lignes plus tard qu'il compte réformer le droit du travail, «le tout par ordonnances, pour procéder de manière rapide et efficace.»

    Juin 2016: Alors ministre de l'Économie, Emmanuel Macron participe au World Nuclear Exhibition (WNE), un salon sur la filière énergie nucléaire. Il prononce un discours en ouverture dans lequel il a déclaré que «le nucléaire est un choix français et un choix d'avenir».

    Février 2017: Lors d'un entretien avec l'association WWF, Emmanuel Macron déclare qu'il «n’est pas bon d’avoir 75% d’électricité d’origine nucléaire».

    1er février 2017: Sur France Inter, Emmanuel Macron rappelle au sujet du très controversé projet d'aéroport que «le peuple s'est exprimé» et qu'il voulait «respecter cette décision».

    9 février 2017: Lors d'un entretien avec l'association WWF, il se montre moins catégorique en souhaitant «une dernière fois regarder les choses» en termes «économiques, environnementaux, d'empreinte carbone, de capacité à développer» et dit qu'il compte nommer un médiateur.

    Septembre 2014: Emmanuel Macron critique les 35 heures. «Nous pourrions autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunérations», disait-il au Point, avant de rectifier ses propos après le tollé à gauche.

    Août 2015: Devant le Medef, Emmanuel Macron critique vivement les 35 heures sans les nommer directement: «La gauche a cru un temps que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'étaient des fausses idées.» Des propos qui avaient poussé le Premier ministre de l'époque Manuel Valls à couper court à la polémique en disant qu'il «n'y aurait pas remise en cause du temps légal de travail et des 35 heures.»

    Novembre 2016: «Quand on est jeune, 35 heures, ce n'est pas long. Il faut donc plus de souplesse, plus de flexibilité. Quand on est jeune, 35 heures ce n'est pas assez. On veut travailler plus, on veut apprendre son job», indiquait-il à L'Obs.

    Décembre 2016: Lors de son premier grand meeting à la porte de Versailles, en tant que candidat à la présidentielle, Macron tient un discours quelque peu différent. «La durée légale du temps de travail doit rester à 35h. Ce n'est pas la peine, alors que la réalité n'est pas la même partout dans le pays, d'aller expliquer qu'il faudrait dans la loi passer de 35 à 39 heures.» Le lendemain, au micro de LCI, il dit ne pas «avoir changé d'avis» sur la durée légale du temps de travail.

    Février 2017: À Lyon, Emmanuel Macron déclare qu'il «n'y a d'ailleurs pas une culture française, il y a une culture en France, elle est diverse, elle est multiple». En meeting à Marseille, le candidat d'En Marche! célèbre le multiculturalisme à Marseille en saluant une ville façonnée par «2000 ans d'Histoire, d’immigration, d’Europe» et en égrenant l’origine des citoyens présents dans la salle: «Je vois des Arméniens, des Comoriens, des Italiens, Algériens, Marocains, Tunisiens, Maliens, Sénégalais… Mais je vois quoi? Je vois des Marseillais… Je vois des Français.»

    Avril 2017: Dans les colonnes du magazine conservateur Causeur, Emmanuel Macron déclare: «Je crois profondément que la France n’a jamais été et ne sera jamais une nation multiculturelle.»

    Mars 2015: Comme le montre cette vidéo du Huffington Post, Macron a été plusieurs fois interrogé sur son rôle de conseiller de François Hollande (2012-2014). Dans l'émission de France 2, Des paroles et des actes, il assume les actions de Hollande et son gouvernement: «En 2012, on augmente les impôts de façon substantielle. Je crois qu'il ne faut pas se masquer derrière ses responsabilités et j'y ai tout à fait ma part.»

    Décembre 2016: Dans l'émission Vie politique diffusée sur TF1, il prend plus de pincettes quand il s'agit de parler de son rôle à l'Élysée: «J'ai conseillé des choses qui ont été suivies, d'autres non, on est parfois suivi, d'autres fois non. Je ne suis pas responsable politiquement.»