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    Intox: une vidéo fait croire que des «Français» combattent des «gangs musulmans» à Paris

    La vidéo d'un blogueur américain a été largement partagée sur Facebook. Problème: son interprétation des images est complètement fausse.

    Ron Dwyer, qui se présente comme blogueur pour le réseau de chaînes locales américain G1NBC TV, a publié mercredi 27 janvier sur Facebook une vidéo qui montre selon lui «des milices françaises qui combattent des gangs musulmans à Paris».

    Facebook: video.php

    Cette vidéo d'un peu plus d'une minute, partagée sans plus de précisions, est rapidement devenu virale: elle a été partagée environ 6000 fois et vue plus de 300.000 fois sur Facebook en deux jours.

    Ces images ont été tournées par l'agence de presse Line Press le 12 mai 2013 à sur les Champs-Élysées à Paris, après le sacre du PSG en Ligue 1.

    Une fête gâchée à l'époque par des incidents, qui ont donné lieu à 21 interpellations. 7 vitrines ont notamment été endommagées, rapportait Le Parisien.

    Dans cette vidéo de 11 minutes, visionnée plus d'un million de fois sur YouTube, on retrouve l'extrait diffusé sur Facebook par Ron Dwyer (à partir de 8'00).

    Voir cette vidéo sur YouTube

    youtube.com

    Contrairement à ce qu'affirme le blogueur américain, les personnes qu'on voit à l'image interpeller des casseurs ne sont pas des membres d'un groupe d'auto-défense. Il s'agit en réalité de représentants des forces de l'ordre, habillés en civils.

    Sur l'extrait original, on voit clairement le brassard rouge porté par l'un d'entre eux avant la scène extraite par Ron Dwyer sur Facebook.

    Au cours de l'intervention musclée des policiers face à un groupe qui venait de vandaliser une vitrine, on entend également l'un d'entre eux dire: «Interpelle, interpelle».

    Quant à l'affirmation selon laquelle il s'agirait de «gangs musulmans», elle n'a aucun fondement. À l'époque, la question était surtout de savoir s'il s'agissait d'«ultras» qui supportent le PSG, ou de casseurs venus pour l'occasion.

    Une question à laquelle les comparutions immédiates qui ont suivi n'ont permis de ne répondre que partiellement. Aucune éventuelle implication de «gangs musulmans» n'a en tout cas été évoquée au cours des audiences.